Les conflits armés qui secouent le territoire de Kalehe (Sud-Kivu) impactent sévèrement la vie socio-économique des femmes rurales. À l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, célébrée le 15 octobre de chaque année, plusieurs d’entre elles ont dénoncé la perte de leurs biens, de leurs moyens de subsistance et les nombreuses difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Ces femmes, véritables gardiennes de la vie et de la paix, jouent un rôle crucial dans la production agricole, la gestion des ressources naturelles et le renforcement de la cohésion sociale. Cependant, dans le contexte actuel au Sud-Kivu et à Kalehe en particulier, leur quotidien est marqué par des conditions extrêmement difficiles, aggravées par l’escalade de la violence armée, notamment la guerre que mène l’AFC/M23.
Selon les témoignages recueillis par notre rédaction, ces femmes sont victimes des violences, des pillages, des vols, des déplacements forcés et de pertes des moyens de substances, fragilisant davantage leur survie, pourtant au cœur de la sécurité alimentaire et de la paix communautaire.
Nombreuses sont celles qui ont abandonné leurs champs ou vu leurs activités génératrices de revenus disparaître sous les effets de la guerre et des catastrophes naturelles.
« Nous avons tout perdu, nos récoltes, nos petits commerces, même nos maisons dans certains cas. En plus de l’insécurité, nous sommes exposées à des maladies contagieuses, infectieuses et à des violences sexuelles aggravant ainsi la précarité, » l’une des femmes rurales jointe.
Cette situation explique une montée de l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté dans plusieurs ménages.
Avec force, une autre rappelle que le développement durable et la paix véritable ne peuvent être atteints sans l’autonomisation réelle des femmes rurales.
« La femme rurale n’est pas seulement une productrice, elle est aussi une actrice de paix et un moteur du développement local. La valoriser, c’est investir dans la stabilité et la prospérité de toute la nation,» a-t-elle indiqué.
Face à cette crise, elles plaident pour une assistance socio-économique urgente et durable.
« Nous avons besoin d’un accès équitable à la terre, aux intrants agricoles et au crédit. Il n’y a pas de paix sans pain, voilà pourquoi nous demandons un appui adapté aux technologies modernes et à la gestion durable des ressources, » s’est exprimée une autre femme.
Pour rappel, la Journée internationale des femmes rurales vise à reconnaître le rôle crucial que jouent les femmes dans la sécurité alimentaire, la résilience des communautés et le développement local surtout dans les contextes fragiles comme celui du territoire de Kalehe.
Elvine Ciza


