La Société civile du Sud-Kivu salue la décision prise par le gouvernement provincial du Sud-Kivu sur la relocalisation des sinistrés des incendies qui se sont récemment déclarés dans la ville de Bukavu. Cependant, elle doute de la concrétisation de cette action qu’elle qualifie de hâtive. Cette déclaration a été formulée par Nicholas Kyalangaliwa, membre de cette organisation citoyenne dans un entretien avec la rédaction de Jambordc.info, ce 1er Octobre 2021.
Pour cet activiste de la Société civile sud-kivutienne, la décision du gouvernement visant la relocalisation des victimes des sinistres enregistrés dans la ville de Bukavu est plus ou moins louable.
Mais il craint que ce soit juste une promesse de plus qui souffrira de réalisation, car selon lui, pour mener à bien ce projet; il y a un certain nombre de préalables qui doivent être réalisés.
<< Nous avons tous suivi avec intérêt la décision du Gouverneur, celle de relocaliser les sinistrés de ces derniers incendies déclarés à Kadutu. Nous saluons en passant le désir manifeste de l’autorité de prendre cette question en main. Mais on se pose plusieurs questions par rapport: Est-ce que ce n’est pas seulement des discours? Parce qu’on l’a aussi entendu pour Uvira lorsqu’il y a eu inondation. On a entendu qu’on allait relocaliser les gens mais jusqu’aujourd’hui ces gens n’ont pas encore été relocalisés. On a vu plusieurs sites impropres à la construction dans la ville de Bukavu. Et on devrait relocaliser les gens mais cela n’a pas été fait. Et je comprends pourquoi c’est compliqué. Parce qu’il faut passer par l’identification de ces victimes. Et souvent malheureusement, c’est là où il y a toute une corruption. Les nombres exacts on joue avec, les gens trichent. Il faut trouver un site où les emmener. Néanmoins je ne vois pas des sites qui appartiennent à l’Etat qui sont propices à l’hébergement des gens dans la ville de Bukavu. Des sites qui n’ont pas de contentieux et qui appartiennent à l’état congolais. On les a tellement tous spoliés que finalement l’Etat n’a presque plus rien>>, a déclaré Nicholas K.
Sur la liste des conditions requises pour cette délocalisation, pilier du doute par rapport à la présente décision, il ajoute qu’il faut en plus de l’identification des victimes qu’il faut donc aménager le site afin de le rendre viable en y mettant de l’eau, de l’électricité, en construisant des routes; en y traçant des caniveaux.
Il faut envisager tout de même, continue-t-il, des mécanismes d’encadrement et de traitement convenable. Par exemple, pour les cas des victimes propriétaires des maisons, à qui il faudra faire en sorte qu’elles obtiennent les mêmes dimensions parcellaires que celles qu’elles avaient avant les incendies. Des conditions qui ne semblent jusque-là toujours pas réunies dans la mesure où, même l’espace qui est promis aux sinistrés, serait un site à problème et jusque-là encore non aménagé.
Il fait remarquer que, comparativement aux fois précédentes, il faut éviter de tomber dans les mêmes erreurs ayant causé les incendies, c’est-à-dire la promiscuité des parcelles.
Concernant cette action du Gouvernement provincial, on devrait prendre encore le temps de réfléchir de la délocalisation ou l’extension de la ville de Bukavu. Puisque la province du Sud-Kivu a besoin d’autres grandes villes. Mais des villes qui n’auront pas les mêmes problèmes d’urbanisation que la présente.
<< Nous avons des plans de nouvelles villes qu’on va urbaniser, étendre la ville ça ne suffira pas si elle va s’étendre de la même façon que maintenant. Donc, créer des villes ne suffira pas si on va créer des villes « bidonvilles » ou des villes-villages. Il faut qu’on vise la perfection, que les ministères du plan, de l’Urbanisme et Habitat mettent les experts pour que nous ayons des nouvelles villes. Mais aussi que l’on désengorge les anciennes villes comme Bukavu>>, conclut Nicholas Kyalangaliwa.
Rappelons que cette décision est ressortie d’une réunion d’urgence présidée par le gouverneur Théo Ngwabidje le mardi 28 Septembre dernier au lendemain d’in incendie qui a consumé une centaime des maisons vers Lycée Wima en commune de Kadutu.
Alpher Kalala