Sud-Kivu: Journée nationale de l’enseignement, pas de pain sans paix!

La Journée nationale de l’enseignement est célébrée en République démocratique du Congo le 30 avril de chaque année. Pour cette année 2025, cette célébration est placée sous le thème « Enseigner pour transformer, former pour bâtir ».

A l’occasion de la commémoration de cette journée, la ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a affirmé que l’école devrait redevenir « le berceau de notre résilience collective».

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

« En ce jour de reconnaissance nationale, nous rendons hommage aux enseignantes et enseignants de la République. À celles et ceux qui, dans les villes comme dans les villages, se lèvent chaque matin pour transmettre le savoir, éveiller l’esprit critique et forger les consciences, parfois dans des conditions difficiles, » a souligné Raïssa Malu.

Selon elle, l’éducation est au cœur de toute transformation durable:

« Former, c’est bâtir des hommes et des femmes capables de façonner leur avenir et de construire la nation. Je rends un hommage appuyé à toutes celles et ceux qui, chaque jour, avec patience et abnégation, transmettent le savoir et les valeurs dans nos écoles. Nos enseignants, nos chefs d’établissements, nos inspecteurs et nos cadres administratifs portent l’espérance de la République. Grâce à eux, et malgré les défis, notre école avance ».

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Célébration particulière à l’Est du pays

La Journée nationale de l’enseignement est célébrée cette année au Nord et Sud-Kivu dans un contexte particulier, marqué par la violence sécuritaire alimentée par la résurgence de la rébellion du M23. L’occupation de plusieurs entités par la coalition rebelle AFC-M23 depuis trois mois déjà a accentué la misère des enseignants, explique un enseignant contacté par notre rédaction.

Selon lui, la guerre actuelle a affecté fortement le secteur éducatif dans les deux provinces dont plusieurs territoires et les villes de Goma ainsi que Bukavu sont sous contrôlent rebelle. 

« Les défis actuels auxquels les enseignants font face sont d’abord d’ordre financier. La guerre a accentué notre misère. Bien que maigre, avant cette guerre nous recevions notre salaire. Mais depuis l’entrée à Bukavu de nouvelles autorités, les enseignants sont parmi les agents de l’Etat frappés par la fermeture des Banques. C’est le seul canal qui nous parvenait le salaire. C’est qui fait qu’aujourd’hui la vie que mène un enseignant est misérable, bien que la situation est au moins générale à tous,» a-t-il martelé.

A la question de savoir comment la guerre a-t-elle affecté l’enseignement à Bukavu et au Sud-Kivu en général, notre source parle notamment de la perturbation du calendrier scolaire en cours.

« Cette guerre a impacté négativement au calendrier scolaire 2024-2025; plusieurs écoles à Bukavu et dans les territoires connaissent un grand retard. Et ce retard impacte à la scolarité des enfants. A cause de cette guerre, plusieurs établissements ont été détruits par le bombardement, des salles de classe transformées en lieu de refuge de déplacés. Ce qui rend la qualité de l’enseignement. Le fait que l’enseignement est affecté psychologiquement, mais aussi enseigner dans un climat de crise rend difficile la transmission de la matière, » explique cet enseignant.

Tous ces défis énumérés et autres mettent en lumière la mauvaise qualité de l’enseignement surtout dans les écoles situées dans les zones affectées par la guerre à l’Est de la RDC. Cet enseignant qui s’est confié à micro estime que si la paix est restaurée, la qualité de l’enseignement en RDC et en particulier à l’Est, peut s’améliorer. Voilà pourquoi il appelle les autorités compétentes à œuvrer pour le retour d’une paix durable.

Christine MWINJA (Stagiaire)

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