« (…) Maman, pourquoi tu ne me dis jamais rien sur l’identité de mon père ? A l’école je vois toujours les autres enfants avec leurs papa mais moi je suis toujours seule », larmes aux yeux, voici la phrase qui a commencé le film.
C’est l’histoire d’une jeune adolescente qui ne connaissait pas son père. Sa mère qui n’arrivait pas à dire toute la vérité à sa fille malgré les pleurs, se contenter juste à la consoler.
En réalité, la mère manquait de mot car Enamah, sa fille, était issue du viol…
Emmanuella Bahindwa, journaliste et camera woman de son état, a été choqué de constater que plusieurs organisations œuvrent dans la réparation des victimes directes des violences sexuelles mais oublient parfois de suivre de près l’état de l’enfant issus du viol et qui est victime indirect de cet acte.
« Etant membre du réseau des journalistes amis des enfants, RJAE, le problème qui touche l’enfant est ma priorité. C’est une motivation pour moi de protéger et défendre les droits de l’enfant à travers les médias. Les enfants issus du viol sont victimes de plusieurs pathologies psychologiques suite à leur histoire.», nous raconte Emmanuella Bahindwa.
Ce film, rempli d’émotion, a fait couler involontairement quelques gouttes des larmes des yeux de certains spectateurs qui ont apprécié ce court métrage de 6 minutes et 40 secondes.
Cette jeune réalisatrice reste optimiste et pense que son film a dit tout haut ce que les autres disent tout bas. Elle espère que les autorités et d’autres organisations de défense des droits des enfants vont tabler sur cette question afin que les enfants issus du viol bénéficient aussi d’une réparation.
Les intempéries et peu de temps de réalisation, ont été les grands défis.
« Deux jours de tournage, et deux jours de montage sans y associer la loi de la nature. C’est ce qu’on nous avait donné pour finaliser notre film. Mais de cette première expérience, j’ai beaucoup appris. Je peux juste dire à tous les enfants issus du viol de garder espoir et d’être courageux car même sans savoir l’identité du géniteur, on est capable de grandes choses dans la vie », d’une voix rassurante, Emmanuella Bahindwa, a expliqué.
Notons qu’Emmanuella Bahindwa est l’une des boursiers de l’organisation Accountability Lab RDC, qui a offert une bourse de cinema à cinq (5) jeunes Bukaviens. Toutes leurs œuvres ont été inspirées des faits sociaux anormaux et connus de tous mais rendus normaux par manque des solutions concrètes et une prise de conscience.
Esther Kanga