Sud-Kivu : Fernando Nkana demande au gouverneur de promulguer un arrêté portant suppression des frais illégaux dans les écoles

Le lancement de la campagne d’inscription gratuite des enfants de 6 à 7 ans à l’école primaire en province du Sud-Kivu suscite indignation. A peine lancée officiellement par le gouvernement provincial, les acteurs sociaux, initiateurs des actions en vue d’amener tous les enfants oubliés d’accéder à l’éducation pensent qu’il s’agit d’une récupération par l’autorité provinciale. Ils lui demandent, si bonne volonté il y a, de procéder à la promulgation d’un arrêté portant suppression des frais illégaux dans les écoles de la province.

En effet, ladite campagne a été lancée le 05 septembre dernier. Fernando Nkana, membre des initiateurs de la campagne « main dans le panier, zéro enfant oublié ou exclu à l’école » dit ne pas comprendre la motivation qui a amené l’autorité provinciale à lancer l’inscription des enfants à l’école alors qu’il n’a pas, jusqu’ici, supprimé les barrières.

« Quelle est son intention celui qui a lancé la campagne ? Quel est la situation économique de ces parents auxquels il demande de venir inscrire seulement leurs enfants ? Comment ces enfants seront maintenus à l’école ? », s’interroge Nkana, Directeur de la Fondation solidarité des hommes (FSH), une organisation membre des initiateurs de la campagne zéro enfant oublié ou exclu de l’école.

Selon lui, le gouvernement provincial a récupéré. Il espère, toutefois, que l’autorité va manifester sa volonté de voir tous les enfants étudier.

« …ils ont voulu récupérer la situation. Mais, c’est une bonne récupération parce qu’il pourra tenir ses engagements. Ça sera une force s’il partageait la même philosophie que nous dans la campagne ‘‘main dans le panier, zéro enfant oublié ou exclu de l’école », souligne-t-il.

Au Sud-Kivu, le secteur éducatif est entaché de plusieurs maux, croit le Directeur de FSH.

« Comment comprendre qu’à la rentrée de classe, les écoles demandent déjà de payer les journaux de classe, des cahiers de communications, des frais pour les logos et une liste des frais illégaux ? (…) pensez-vous que l’Etat n’est pas informé ? Ce silence coupable est une complicité de l’autorité […] Lui qui a lancé la campagne devrait-il  signer un arrêté supprimant les frais illégaux », estime-t-il.

Fernando Nkana tient, ainsi, à sensibiliser de nouveau la population à souder les coudes aux acteurs sociaux dans leur démarche qui vise, selon lui, à amener le pouvoir à prendre conscience.

« Je dois préciser à l’opinion publique qu’il n’y a rien de cette campagne du gouvernement par rapport à notre initiative.  Nous, c’est une prise de conscience en tant que forces vives de la population. Nous avons vu les pleurs de notre population. Au finish, nous nous disons, nous voulons amener le gouvernement à prendre ses responsabilités » conclut-il.

Amisi Musada

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