Le respect des droits de l’homme présente un tableau sombre dans le territoire de Kalehe. Des cas de violation massive enregistrés régulièrement dans les villages situés dans les hauts plateaux inquiètent les défenseurs des droits humains. Dans une interview avec le journal JAMBORDC.INFO, l’Avocat Augustin Lumeto, souligne une quasi absence du respect des droits, déplorant les cas de détenus en prison dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Il appelle les autorités provinciales à se pencher sur la question.
« Dans les hauts plateaux, il y a l’insécurité. Et lorsqu’il y a insécurité, il y a violation massive de droits de l’homme. Il y a des cas de viols et violences sexuels, des tortures, des coups et blessures pour ne citer que cela. Le vol, le kidnapping un peu partout (…) nous pensons qu’avec tout ceci, on ne peut pas parler du respect des droits de l’homme dans le territoire de Kalehe », a-t-il déclaré.
En prison, par exemple, la situation des détenus est aussi dégradante. Plusieurs habitants incarcérés n’ont pas accès à la justice malgré le dépassement élargi du délai prescrit par la loi.
« Pour de petits conflits liés à une incompréhension entre habitants l’OPJ vous arrête. Il y a des personnes qui n’ont jamais été entendues depuis leur arrestation et qui croupissent à la prison. C’est devenu une garde à vie alors que la loi interdit à un OPJ de garder un présumé plus de 5 jours en prison. Le policier commis à la garde vous taxe entre 1000 et 5000 francs congolais pour donner à manger à un détenu à Kalehe », regrette l’Avocat.
Estimant à moins de 40% le respect de l’homme dans le territoire de Kalehe, l’activiste des droits humains déplore l’implication de certains habitants qui conspirent avec les malfrats et les porteurs d’armes pour commettre des exactions dans la communauté.
(…) « au niveau où on est censé respecter et faire respecter les droits de l’homme, vous vous rendez compte que certaines autorités tout comme certains habitants sont, eux-mêmes, à la base de cette violation. Il y en a qui collaborent avec des malfrats et cela accentue la violation des droits de l’homme à plus de 60% que nous regrettons », poursuit Me Lumeto.
Maitre Augustin Lumeto croit que seule l’implication des autorités provinciales pourrait restaurer la dignité humaine dans cette partie de la province du Sud-Kivu.
Sandra Mapenzi