Le gouverneur Jean-Jacques Purusi a lancé ce mercredi 16 octobre une campagne de récolte des fonds auprès des paisibles citoyens pour la reconstruction et le développement de la province du Sud-Kivu. Dans un document qui circule dans les réseaux sociaux, le gouverneur justifie son initiative par l’insuffisance de mobilisation financière et le dépassement des besoins ainsi que des défis à relever.
Jean-Jacques Purusi indique que « l’ère de la relance provinciale a sonné, les attentes de la population du Sud-Kivu deviennent de plus nombreuses et les défis quotidiens paraissent plus énormes ».
Parmi les défis à souligner, le gouverneur parle notamment de l’accès à l’eau, à l’électricité, le curage des lits des rivières Mulongwe, Kanvimvira et Kalimabenge dans la ville d’Uvira, la reconstruction des routes de dessertes agricoles, la gestion des trafics maritimes, la santé, etc.
Il déplore le fait que les processus de financement des dépenses publiques en province se réalisent au ralenti étant donné que le schéma classique du financement des dépenses publiques par le paiement des impôts ne saurait couvrir à court terme tous les besoins pressants précités.
Un appel que certains acteurs sociopolitiques de Bukavu jugent d’irresponsable et une incompétence de la part de l’autorité provinciale.
Pour eux, la même population contribue à la reconstruction de la province à travers le payement des taxes et impôts.
» On se pose autant des questions; l’argent que nous payons des taxes, des impôts, où va cet argent ! Raison pour laquelle, nous comme mouvement citoyen OBAPG-RDC on ne peut jamais être derrière ça, étant donné que la province n’est pas une ONG, un parti politique ou bien même une église où les gens doivent contribuer pour l’émergence. Le gouverneur doit se souvenir de son discours programme où il a promis de mobiliser 5 millions de dollars américains par mois, comment aujourd’hui il commence à recourir à la population. Cela montre déjà qu’il serait incapable de diriger cette province, et nous lui demandons de démissionner, « dit-il.
Même point de vue pour Daniel Murhula, enseignant d’universités et un acteur sociopolitique.
« Les gens contribuent de manière directe et indirecte. Moi je pense que ça c’est une entorse, on ne doit pas comparer la gestion d’une ONG à la gestion d’une province. Est-ce que peut-on conclure que la province est tombée en faillite ; parce que ce comportement ne pas différent de quémander alors que la province du Sud-Kivu a des moyens, » s’est-il exprimé.
Par ailleurs, au cours d’un point de presse tenu la soirée de ce jeudi 17 octobre, la cellule de communication du gouvernorat a montré la nécessité et l’importance de cette contribution volontaire pour la reconstruction et le développement de la province du Sud-Kivu.
Notons que dans ce document partagé, le gouverneur indique que les moyens récoltés seront gérés par un collectif composé de lui même à la tête, des délégués de la société civile, de la fédération des entreprises du Congo et de la plateforme inter-religieuse.
Au sein de ce comité poursuit Jean-Jacques Puri, des projets urgents à matérialiser y seront discutés et le nombre déterminé sera soumis à l’approbation de la population par un sondage. Il en affirme en outre, que ce comité aura un contrôle total du compte bancaire.
Juvénal MUTAKATO