La Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) se dit confiante pour l’instant, face aux propos du Président de la République, Félix Tshisekedi à Kisangani ce mercredi 23 octobre, envisageant la révision de la Constitution. Pour Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de l’épiscopat congolais, il ne s’agit que d’un projet.
Il ajoute qu’en juin, lors d’une rencontre avec le Chef de l’État, les évêques l’ont prié d’être prudent, et que le Chef de l’État avait répondu positivement.
«Lors de cette réunion, le Chef de l’État a très bien réagi en disant d’abord que ce n’était pas une question pressante. Il est même allé plus loin en disant que dans le contexte sociopolitique actuel, ce ne serait pas indiqué. Et puis, il a aussi ajouté qu’il n’a pas l’intention de s’éterniser au pouvoir. Mais entendre les discours des ténors de sa famille politique et l’évolution de la chose, c’est un peu préoccupant, » explique Mgr D. Shole.
À l’heure actuelle, l’article 220 de la Constitution prévoit qu’un président congolais ne peut pas effectuer plus de deux mandats de cinq ans. Cet article est dit « verrouillé », il n’a d’ailleurs pas été modifié lors des précédentes révisions sous la présidence de Joseph Kabila. Une modification sur ce point nécessiterait un changement de la constitution et pas une simple révision. Selon des sources concordantes à la présidence, il faut attendre les conclusions de la commission pour se prononcer.
A Kisangani dans la province de la Tshopo, sur ce point de la limitation des mandats Présidentiels, Félix Tshisekedi a laissé entendre que cela dépendrait de la volonté du peuple. Peut-on donc envisager un référendum pour changer cette constitution ? Le cas échéant, oui, a confirmé Tina Salama. Pour l’instant, rien n’est encore arrêté et le projet reste ouvert à de nombreuses options, écrit la presse kinoise.
Le parti présidentiel, l’UDPS avait d’ailleurs lancé une campagne en faveur d’une révision de la loi fondamentale. Pour un des ténors du parti, le député Eteni Longondo, cité par nos confrères, le texte actuel ne garantit pas la souveraineté du pays, quant à la question du troisième mandat, ce sera au peuple de trancher :
« La Constitution était écrite dans une période de guerre, pendant que la nation congolaise était plus ou moins faible et qu’il fallait qu’elle accepte certaines choses au détriment de Congolais. Alors maintenant, nous pensons que nous sommes devenus forts et nous devons écrire une constitution qui donne aux Congolais la souveraineté de sa terre. Si le peuple congolais nous demande d’ajouter des années dans un mandat, par exemple de 5 à 7 ou de 5 à 9, là, c’est le peuple congolais. Mais pour le moment, nous n’en discutons pas, » poursui-t-il.
Pour rappelle, mercredi soir, en déplacement à Kisangani, le Président de la RDC, Félix Tshisekedi s’est exprimé sur le projet de modification de la constitution soutenu par son parti, l’UDPS. Le président a parlé d’un texte « dépassé » et annoncé l’ouverture de travaux l’an prochain en vue d’une modification du texte fondamental.
Le projet suscite de vives réactions, notamment de l’opposition et d’une partie de la société civile, qui accusent le président Tshisekedi de chercher à s’éterniser au pouvoir.
Rédaction