RDC : permettez-nous d’entreprendre si vous ne pouvez pas nous donner de l’emploi !(Éditorial)

Chaque année, les Universités, Instituts Supérieurs et écoles de formation accordent des grades académiques aux étudiants et inscrivent les autres.

Cette pratique qui est devenue une véritable routine, continue du jour au lendemain sans savoir en fait, ce que deviennent ces personnes « licenciées » ou « chassées » de leurs universités pas pour médiocrité mais pour avoir satisfait à un programme académique. Que deviennent-elles dans la vraie vie ?

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Aujourd’hui, la seule phrase qui revient avec acuité est « on ne nait pas avec toutes les connaissances ». En d’autres termes, malgré mon domaine d’études, je peux quand même me former sur le tas et avoir d’autres compétences ! Mais un couturier de formation, prendrait-il le testeur d’un électricien? Pour jouer son rôle. Là, toute la question.

Tout ceci, car dans son propre domaine, il n’a pas trouvé de travail rentable mais quand même dans un hôpital, un ami ou un familier y travaille et n’a pas d’autres choix que de caser son frère.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

« Jusqu’à quand cette vie prendra-telle fin ? »

Certains jeunes se posent des questions, sur comment faire pour réussir dans la droiture dans ce pays. Malheureusement la seule réponse dans la cité « il faut créer l’emploi ».

C’est bien de le dire ainsi mais dans la réalité des choses, pensons-nous que c’est facile ? D’autres, estiment que pour le moment, seules les formations professionnelles ou techniques peuvent permettre aux uns et aux autres de nouer les deux bouts du mois. La question est : devrions-nous alors arrêter avec les universités et tous ces programmes qui parfois font « dormir » à l’auditoire ?

Si nous jetons un regard innocent sur les capacités de chaque jeune à créer ou à produire des choses qui pourraient être bénéfiques, à remonter l’économie du pays en général et de la province en particulier, nous risquons d’être surpris.

Plusieurs entreprises dans des mallettes et d’autres, même viables se sont vues étouffées juste à la première année.

Pourquoi ? Toujours la « fiscalité ». Comment penser qu’un jeune qui a pu mettre sur pied une petite entreprise sans financement puisse évoluer alors qu’il est obligé de payer, au-delà de son capital, des taxes à longueur des journées ? Pourtant, plusieurs autorités affirment qu’elles accompagnent les actions des jeunes dans l’entreprenariat. Bravo !

Pourquoi, avons-nous l’impression que nos autorités veulent une chose et son contraire ? Sont-elles heureuses en apprenant que les jeunes sont devenus des coupeurs de routes, qu’ils se sont enrôlés dans les groupes armés ? Est-elle une stratégie pour freiner leur émergence afin de se rassurer qu’il y aura toujours des applaudisseurs aux différents meetings ?

Le jeune crie chaque jour : « Aidez-moi à réussir, allégez cette fiscalité ».

Dieu seul sait ce que l’Etat doit à son peuple. Il est « père » et « mère ». C’est à lui de créer de l’emploi ou du moins un environnement propice à l’éclosion des initiatives privées. Sa défaillance ne devrait nullement se cacher dans des discours creux appelant à la création des emplois.

L’Etat est-il conscient que quand un jeune entreprend, il n’est pas le seul bénéficiaire ? Sait-il qu’il est possible que les initiatives encouragées des jeunes peuvent créer une sorte d’effets boules de neige en faveur d’autres jeunes du domaine ainsi réduire sensiblement le chômage.

Pourquoi les responsables administratifs et politiques croient que l’exonération en faveur des entreprises des jeunes devrait se négocier ?  En effet, certains ont la palpitation quand on en parle surtout quand il ne s’agit pas de leur frère, sœur.

En attendant, le nombre des jeunes sans emploi continue d’augmenter en deux catégories, ceux qui attendent gentiment la venue “d’un Moise” et d’autres qui n’ont pas pu résister aux lamentations d’un “ventre creux”.

Entre temps, le peu de jeunes qui ont pris le risque d’entreprendre en RDC, continuent d’être asphyxiés par la multitude des taxes.

La bonne nouvelle est que la jeunesse est devenue consciente, et malgré les défis, elle continue à entreprendre et à bousculer davantage pour changer la situation.

Le mal est profond, mais comme le disait feu Patrice Emery Lumumba : seule la lutte libère !

Esther Kanga

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