RDC-M23 : le président Lourenço devant une nouvelle impasse

La coalition Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé, lundi 17 mars, qu’elle ne prendra plus part aux pourparlers de Luanda prévus ce mardi 18 mars sous l’égide de l’Angola. Dans un communiqué publié lundi dans la soirée, le mouvement rebelle dénonce les sanctions imposées par l’Union européenne à plusieurs de ses dirigeants, estimant qu’elles rendent impossibles les négociations.

Dans ce communiqué nous parvenu ce même lundi les sanctions successives imposées à ses membres compromettent ces pourparlers entre Kinshasa.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

« Les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée, » écrit ce mouvement dans leur communiqué.

Plus tôt dans la journée de ce lundi, le groupe rebelle avait confirmé sa participation aux discussions de Luanda, précisant même qu’il comptait aligner cinq délégués.

Sanctions de l’UE

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Ce lundi, l’Union européenne a annoncé des sanctions contre des leaders de ce groupe armé actif dans l’Est de la RDC et soutenu par l’armée rwandaise. Sont notamment concernés par ces mesures, Bertrand Bisimwa, chef de l’aile politique du M23, Jean Bahati Musanga, « gouverneur » du Nord-Kivu nommé par la rébellion, ou encore Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande du M23, et Jean-Bosco Nzabonimpa, chef adjoint des finances du mouvement rebelle.

Les mêmes sanctions de l’Union européennes visent plusieurs officiers rwandais qui coordonnent les opérations militaires dans l’Est de la RDC, en appui aux rebelles du M23, ainsi Francis Kamanzi, directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), pour son rôle dans le trafic illicite de minerais congolais.

Participation de Kinshasa aux pourparlers

Malgré ce désistement de la coalition rebelle AFC-M23 au dialogue direct entre le gouvernement congolais, la porte-parole du chef de l’État congolais, Tina Salama a confirmé lundi 17 mars dans la soirée que le «gouvernement maintenait l’envoi d’une délégation à Luanda, en Angola» pour négociations de paix prévues ce mardi 18 mars sous la médiation du président angolais Joao Lourenço.

« La délégation de la RDC reprendra bel et bien à l’invitation du médiateur, le président Lourenço, à Luanda ce mardi,» a déclaré Tina Salama à l’Agence congolaise de presse, déclaration relayée par radio Okapi.

Solution pacifique de la crise

Ces pourparlers, initialement prévus pour réunir le gouvernement congolais et les rebelles du M23, visait à trouver une solution pacifique à la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC.

Jusqu’à présent, Kinshasa refusait catégoriquement de négocier avec le M23, un groupe qu’il qualifie de « terroriste ». Le gouvernement congolais privilégiait des discussions directes avec le Rwanda, pays accusé de soutenir activement les rebelles, comme l’ont confirmé plusieurs rapports des Nations unies.

L’annonce de ces négociations directes avec le M23 était donc perçue comme un tournant dans la stratégie de Kinshasa.

Depuis plus de deux ans, le groupe rebelle M23 poursuit son expansion dans l’Est de la RDC. La rébellion occupe des pans entiers des provinces du Nord et du Sud-Kivu et contrôle les villes de Goma et Bukavu.

Ces affrontements ont provoqué des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire majeure. Ces négociations entre les deux parties sous la méditation angolaise paraissaient comme une lueur d’espoir pour certains congolais affectés directement et indirectement par la crise.

Malgré ce revirement de dernière minute de la coalition rebelle AFC-M23, les médias de la capitale congolaise affirment que l’Angola est déterminé à poursuivre son chemin soulignant que «rien ne va plus arrêter la voie entreprise».

Juvénal MUTAKATO

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