Bukavu : face à la disette des produits Bralima, les bières rwandaises inondent le marché

Les dépositaires et vendeurs des produits de la société brassicole Bralima dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu) font face à un manque criant de services de cette entreprise locale, un mois après les actes de vandalisme qu’ont subi ses entrepôts et dépôts, mi février dernier. L’un d’eux, qui s’est confié à notre micro ce lundi 17 mars, parle d’un recours par certains aux produits en provenance du Rwanda, une alternative pour répondre aux besoins des clients.

La bière locale produite par la société brassicole Bralima est consommée par la majorité de la population de Bukavu et de ses environs. Les soirs comme dans les cérémonies tout comme pendant des moments de détente, les produits de la Bralima sont plus demandés.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Depuis les récents pillages ayant conduit au vandalisme des biens de valeur dans la ville de Bukavu, les entrepôts et dépôts de cette société n’ont pas été épargnés. Tous les produits entreposés à différents endroits ont été emportés par des personnes jusque-là difficiles à identifier.

Un mois après ces actes, la carence s’est installée, étant donné que l’entreprise ne fonctionne plus. Les stocks gardaient par les dépositaires et vendeurs ayant échappé à ces pillages, sont aussi épuisés, créant une croissance de la demande, indique ce vendeur joint par notre rédaction.

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Celui-ci parle d’une perturbation de leurs activités suite notamment à ces pillages mais aussi à l’arrêt de services de la société, engendrant des conflits entre eux et leurs bailleurs.

« Nous traversons un moment très difficile. Les activités sont presque aux arrêts depuis que la Bralima a arrêté la production. Nous n’avons plus de produits ; avec les pillages des entrepôts de la Bralima tout est devenu compliqué. Les clients arrivent pour consommer, ils rencontrent que nous n’avons pas de produits. Maintenant, il est difficile de payer le loyer, ce qui va créer un conflit entre nos bailleurs, également, nous sommes incapables de répondre à certains besoins familiaux, (…), » a-t-il fait savoir.

Mesures alternatives

Face à cette disette, certains dépositaires et vendeurs font recours aux produits en provenance du Rwanda afin de maintenir la clientèle face à une demande très élevée observée. Cependant, un autre constat fait, c’est la hausse de produits présents sur le marché.

« Aujourd’hui, certains vendeurs préfèrent les produits en provenance du Rwanda qui depuis un certain moment inondent la ville. Je pense que c’est pour maintenir leurs clients, qui souvent ont besoin de consommer. Malheureusement, malgré cela, le prix a grimpé. Au paravent, on vendait une bouteille Primus à 3500 francs congolais, mais aujourd’hui, elle se négocie entre 8000 et 9000 francs congolais ; on se demande quand est-ce que ceci prendra fin,» s’interroge-t-il.

Impact sécuritaire

A Bukavu, vers les heures vespérales, les habitants se précipitent pour rentrer chez eux et à 19h00, les endroits animés deviennent désertent suite à la situation sécuritaire préoccupante depuis déjà un mois. Cette situation affecte lourdement également les dépositaires et vendeurs des produits brassicoles, dont les bars et restaurants qui peinent à attirer des clients, entraînant des pertes financières importantes suite à un ralentissement de la circulation nocturne.

Situation de 19h dans un endroit à Bukavu

Face à ces multiples contraintes, les dépositaires et vendeurs des produits brassicoles de la société Bralima lancent un cri d’alarme, demandant l’implication des autorités compétentes pour trouver une solution à leurs désidératas.

Juvénal MUTAKATO

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