Les représentants du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) aux négociations entre le gouvernement congolais ont quitté Doha et rentrés à Goma (Nord-Kivu), a annoncé plusieurs sources ce jeudi 5 juin.
En effet, après une déclaration conjointe encourageante publiée le 23 avril à Doha qui évoquait la perspective d’une trêve, aucun progrès n’a été enregistré depuis. Un troisième round de discussion s’est tenu début mai, toujours dans la capitale qatarie sans résultat tangible.
Après plus de 30 jours à Doha, au moins quatre réunions directes ont été organisées selon la RFI. Pour le reste, les informations, les échanges se sont faits par médiation interposée.
Nos sources renseignent que les deux camps restent sur leurs positions. Kinshasa insiste sur un cessez-le-feu, et certains délégués exigent même le retrait de l’AFC/M23 des villes qu’elle contrôle avant d’aller plus loin dans les échanges.
Cependant, nos sources rapportent que les délégués de l’AFC/M23, réclament notamment la libération de leurs cadres.
Dans ce climat tendu, exacerbé sur le champ de bataille dans la province du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, par des affrontements récurrents Jean-Moro Tubibu un acteur social de Bukavu exprime ses inquiétudes :
« La rencontre de Doha semble posée des problèmes entre l’AFC/M23 et Kinshasa. Et c’est vraiment des problèmes pour un côté que pour l’autre. La rencontre de Doha a posé des problèmes pour Kinshasa puisque tout d’abord, Kinshasa était appelé en Angola, il avait boudé Angola pour aller à Doha, […]. Il y a un problème de représentativité, et le médiateur ne peut rien faire avec des vrais-faux représentants. Ça été un raté, c’est triste puisque nous restons au niveau de l’Est du Congo dans une situation de guerre, de conflit aggravé par une guerre,» s’est-il exprimé.
Cet acteur de la société civile appelle les acteurs deux parties aux négociations de se dépasser, qu’ils mettent en valeur au premier plan la valeur de la vie du citoyen congolais.
A en croire la RFI, les Qataris ont présenté une proposition aux deux parties et leur ont demandé de consulter leur hiérarchie avant de revenir à la table pour poursuivre les négociations.
Une autre source proche du dossier cité toujours par nos confrères, estime contrairement que ces négociations sont entrées dans une phase plus approfondies, avec des échanges entre les deux parties sur les causes fondamentales du conflit.
Juvénal MUTAKATO