Les organisations de la société civile environnemental de Kinshasa, Nord-Kivu et de Haut-Katanga alerte le chef de l’Etat congolais sur l’érection d’un giga barrage hydroélectrique dans le parc national d’Upemba constituant ainsi une menace pour la biodiversité de cette région. Ces structures citoyennes l’ont fait savoir à travers une correspondance adressée au président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi et dont une copie est parvenue à jambordc.info ce mercredi 6 octobre 2021.
Selon l’esprit de cette correspondance, vu les conséquences incalculables que ce giga barrage hydroélectrique peut produire sur la protection de l’environnement que sur les moyens de subsistance de plusieurs communautés riveraines, les organisations membres de la société civile du secteur environnemental, foncier et des droits Humains œuvrant pour la réhabilitation, la conservation et la protection des aires protégées en République Démocratique du Congo, saisis l’occasion pour alerter les autorités sur la mise en œuvre d’ un projet de construction d’un barrage hydroélectrique dans le bassin de la Lufira dans la Province du Haut-Katanga.
Ces organisations de la société civile de ces parties du pays font savoir que c’est depuis novembre 2019 que des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Sombwe ont été lancés sur la rivière Lufira en plein Parc National de l’Upemba au mépris des principes fondamentaux de la constitution, des lois organiques en matière de protection de l’environnement et des aires protégées, des lois internationales et de la volonté politique du chef de l’Etat exprimée à travers plusieurs forums internationaux de haut niveau sur le rôle que joue la RDC dans la protection de la biosphère au niveau planétaire.
» Le danger de la diminution du volume d’eau dans les lacs de la dépression de Kamalondo (lac Upemba, lac Kisale, lac Kibale, lac Kayumba, lac Lunda, lac Mulenda et le lac Kapondwe, le prélèvement d’eau de la rivière Lufira pour remplir le bassin de rétention de plusieurs milliers de mètres cubes d’eau envisagé pour deux ans ou plus pourrait modifier négativement l’alimentation des lacs de la dépression qui dépendent à plus de 40% de ce flux avec le risque de la disparition de certains d’entre eux accompagné d’effets dévastateurs sur les espèces halieutiques endémiques qui constituent la seule source des moyens de subsistance pour de plus de 100.000 ménages », Peut-on lire dans cette correspondance des organisations de la société civile environnementale des provinces de Kinshasa, Nord-Kivu et Haut-Katanga adressée au chef de l’Etat congolais.
Ces structures citoyennes pensent que la construction en cours du giga barrage Hydroélectrique de SOMBWE par la société KIPAY Investissement sur la rivière Lufira à l’intérieur du Parc National d’Upemba, menace de priver plusieurs personnes habitants les territoires de Mitwaba, Malemba-Nkulu et Bukama de leur activité principale, pour leur survie, qui est la pêche ainsi que la perte estimée d’environ 60 km² de terres forestières dans le Haut Katanga suite aux changements dans l’hydrologie et la charge sédimentaire en aval de la rivière. Le barrage est un obstacle physique aux migrations longitudinales de poissons dans cette zone.
» Le bassin de la Lufira comprend des rivières, des lacs (naturels et artificiels), des chutes, des étangs, des marais, etc….Pour ces raisons et d’autres encore que vous connaissez mieux que nous, il se fait qu’en vrai patriote vous donnerez un avis visant à favoriser la conservation des limites du Parc National de l’Upemba, la lutte contre la perturbation volontaire et planifiée de l’habitat naturel de cet écosystème pour des raisons mercantilistes et surtout la conservation de l’héritage nous donné par Dieu et légué par nos aïeux pour le bien des générations présentes et futures », martèlent ces organisations de la société civile environnementale de ces différents coins du pays.
Ces dernières se disent être convaincues que le Gouvernement de la RDC est témoin des efforts fournis pour la réhabilitation de cet écosystème fragile, longtemps abandonné, et qui recouvre progressivement, avec la contribution de tous les acteurs et partenaires, une ère nouvelle en termes de protection et de reconstruction progressive de la faune et de la flore.
Natasha Balegamire