RDC : L’Eglise catholique défend sa position en matière politique

Le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a soutenu le droit de prendre position de l’Eglise catholique sur les questions politiques. Dans une conférence de presse animée jeudi 11 janvier, l’Abbé Donatien N’Shole désapprouve l’avis de certains acteurs qui contestent l’implication de l’Eglise dans la gestion politique du pays. Il condamne le pouvoir de vouloir s’en prendre à la hiérarchie de l’Eglise et réitère le soutien de la CENCO au Comité laïc de coordination.

« L’Église  qui, de par sa nature, a le droit d’intervenir dans les questions de foi et des mœurs, peut prendre position en matière politique  en vue d’exercer sa sollicitude et ses responsabilités à l’égard de l’homme qui lui a été confié par le Christ lui-même. Elle a le droit de porter un jugement moral même en des matières qui touchent le domaine politique quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent », déclare-t-il.

Après la marche du 31 décembre dernier initié par le Comité laïc de coordination (CLC) et soutenue par la CENCO, plusieurs acteurs de la majorité au pouvoir ont cru à un excès de zèle de l’Eglise. L’Abbé N’Shole souligne la mission de l’Eglise de veiller au respect des droits de l’homme et de la dignité humaine ainsi que d’annoncer l’évangile.

« Aux prises de positions de la CENCO, certains opposent le principe de laïcité de l’État congolais, d’autres prônent la notion de neutralité de l’Église. Il convient de retenir que le caractère laïc de l’État congolais ne peut  pas empêcher l’Église catholique d’accomplir sa mission, celle d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut, d’être au service de la population congolaise en vue du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine indispensables à son bien-être et à son développement intégral », insiste le prélat catholique.

La CENCO juge inacceptable la campagne de mépris menée par le pouvoir de Kinshasa contre la personne du Cardinal Monsengwo considéré « à tort » comme voulant briguer des ambitions politiques.

« Depuis lors, l’on assiste à une campagne d’intoxication, de désinformation voire de diffamation orchestrées même par des responsables des Institutions de la République contre l’Eglise catholique et sa hiérarchie. Le peuple congolais en est témoin. C’est inacceptable ! Cette campagne de mépris vise particulièrement l’autorité de son Eminence Laurent Cardinal Monsengwo, considéré à tort comme instigateur des actions visant à déstabiliser les institutions en place et à vouloir s’emparer du pouvoir. Nous exigeons des preuves à ces graves accusations portées contre sa personne », poursuit-il.

Au lendemain de la marche organisée par le CLC et réprimé dans le sang par la police nationale congolaise, le Cardinal Laurent Monsengwo aurait taxé le pouvoir de sanguinaire, exigeant aux « médiocres » de dégager. Dès lors, un bras de fer s’est installé entre l’Eglise et le pouvoir politique accusé d’avoir torpillé l’accord de la Saint Sylvestre qui, pourtant, avait uni les acteurs politiques et les forces vives congolais sous l’égide des évêques catholiques.

Jean-Marie Mulume

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