RDC : la guerre au Nord et Sud-Kivu a provoqué un creusement du déficit budgétaire (FMI)

Le Fonds monétaire international (FMI) constate que l’intensification des violences dans l’Est de la République démocratique du Congo pèse sur les finances publiques. La guerre dans les provinces du Nord et Sud-Kivu a provoqué une explosion des dépenses militaires et un creusement du déficit budgétaire rapporte le FMI à l’issue d’une mission de deux semaines à Kinshasa, bouclée mardi 13 mai.

Cette mission entrait dans le cadre de la première revue du programme soutenu par la facilité élargie de crédit.

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Le FMI constate que sur les quatre premiers mois de l’année 2025, les montants engagés représentent déjà la moitié de tout ce qui avait été dépensé dans cette rubrique pour l’ensemble de l’année dernière. Si la tendance se poursuit, ces dépenses atteindront environ 2,4 % du PIB.

Cette pression s’accentue avec le doublement des salaires des militaires et des policiers, une mesure appliquée depuis mars sans avoir été initialement budgétée. Ce seul ajustement pourrait générer une charge supplémentaire estimée à 500 millions de dollars pour l’année, dit une source du FMI.

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À ce propos, le gouvernement prévoit d’introduire une loi de finances rectificative au cours de cette session budgétaire pour tenter de régulariser la situation.

Mais la crise ne concerne pas que les dépenses, les recettes sont également affectées. Dans les zones passées sous le contrôle de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) plusieurs bureaux de perception sont hors du contrôle du gouvernement. Cela concerne toutes les régies financières, aussi bien les impôts que les douanes.

D’après les estimations actuelles, la perte atteint environ 4 % des recettes prévues, soit quelque 400 millions de dollars.

Le FMI souligne qu’un État a bien sûr le droit de se défendre, mais il insiste sur la nécessité de surveiller de près ces dépenses, souvent couvertes par le secret-défense. Il est essentiel de s’assurer qu’elles soient bien dirigées, sans abus, dit encore le FMI.

Pour maintenir les équilibres macroéconomiques, des ajustements compensatoires doivent aussi être envisagés, renchérit le FMI.

Rédaction

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