Processus électoral : Dr Dénis Mukwege redoute de la crédibilité des élections du 23 décembre

A quatre mois de la tenue effective des élections en République démocratique du Congo, Dr Dénis Mukwege, médecin Directeur de l’hôpital de Panzi à Bukavu rédoute de la crédibilité du processus électoral en cours et appelle le peuple congolais à jouer son rôle de souverain premier. Pour offrir au peuple des élections transparentes, apaisées et acceptables par tous, il réitère son soutien à une courte transition avec, à la tête du pays, une personnalité neutre et intègre capable d’organiser de bons scrutins.

Pour le Docteur, le processus électoral est entaché de plusieurs irrégularités qui n’offrent pas un crédit des résultats des élections prévues d’ici le 23 décembre ; le schèmas étant floué.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

« Faut-il être prophète ? il n’y a pas de prophétie quant à ce. Il n’y a pas de signe qui montre qu’il y aura élections le 23 décembre. Tout simplement, ceux qui sont au  pouvoir craignent la sanction populaire […] Nous sommes dans un schèmas mais qui ne va pas nous conduire à cette espérance que le peuple a, mais plutôt, ce schèmas qui va légitimer le mal à notre nom (…) Celui qui nous a opprimés pendant 17ans, je ne vois pas par quelle magie il va changer les stratégies. […] notre souffrance sera une souffrance que nous-mêmes aurons légitimée », redoute-t-il.

Alors que certains esprits, et surtout au sein de la CENI, restent convaincus que rien ne pourrait arrêter la tenue effective des scrutins dans le respect du calendrier électoral, Dr Mukwege n’y donne aucun crédit au regard de l’usage de la machine à voter.

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« Ces élections ne seront pas une solution à la crise actuelle ni à la misère du peuple congolais actuellement. Je reve des életions où le peuple peut s’exprimer mais, avec la machine à voter, il y a lieu de légitimer un système de prédation et d’oppression. Je préfère rêver pour mon pays que de m’engager dans un chemin du péril imminent, d’où mon choix d’une transition sans Kabila comme sortie de crise politique en RDC », a martelé le Prof Denis Mukwege, soulignant qu’à l’heure actuelle, « l’homme politique congolais se trouve devant un dilemme politique face aux élections, devant un choix difficile » comparable à un « choix entre le Sida ou l’Ebola ».

A l’en croire, seul le peuple est souverain et devrait prendre son destin à main par le refus de toute manipulation.

«… il ne faut pas oublier que c’est le peuple congolais qui est le souverain primaire. Je souhaite que vous puissiez prendre la responsabilité maintenant et refuser la manipulation, refuser d’aller légitimer le mal que vous dénoncez tous les jours. Ne soyez pas déçus, prenez les choses de bon côté et le bon côté, c’est se battre (…) Ce pays est un cadeau de Dieu, nous devons prendre nos responsabilités », a-t-il dit.

Le Professeur Dr Mukwege prône, depuis un temps, une transition sans le régime actuel pour organiser les élections transparentes et crédibles en République démocratique du Congo. Entre temps, la Commission électorale nationale indépendante poursuit son chronogramme pour tenir les scrutins au 23 décembre 2018.

Jean-Marie Mulume

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