Le grand Kivu, à l’Est de la RDC regorge toujours de nombreux groupes armés et milices sans hiérarchie établie ni objectifs militaires ou politiques bien définis et dont la plupart recrutent, utilisent et exploitent encore les enfants sans leur volonté. Une situation qui constitue une violation grave des droits de l’enfant et qui pour Nicaise, ne favorise pas un éventuel retour à la paix dans cette partie du pays.
Au micro de Jambordc.info, lors de son passage au Sud-Kivu, le journaliste et écrivain congolais, auteur du livre «L’avènement du Jihad en RDC», Nicaise Kibel’bel Oka ; a indiqué que dans de nombreux cas, «les enfants sont directement pris comme cibles, recrutés et utilisés comme fétiches, combattants, espions, porteurs, boucliers humains, esclaves sexuels, etc., contre leur propre gré».
À en croire Nicaise, les enfants sont dans des groupes armés parce que c’est une main d’œuvre gratuite, qui deviennent victimes car ils n’ont pas le libre choix et la maturité pour décider. Kibel’bel Oka augmente que « les enfants apprennent ce qu’ils ne devraient pas apprendre, notamment le maniement d’armes, on les fait drogué, ils sont la chair à canon parce qu’on les met les premiers dans les affrontements ».
A lui d’ajouter que, comme conséquence, alors que l’avenir se forme sur les enfants, la RDC aura des enfants qui n’ont pas étudié, qui ont raté leur jeunesse et ils seront une main d’œuvre difficile pour le pays. Une pratique qu’il condamne, du fait que leur vie n’est pas dans cette pratique, mais plutôt dans les écoles.
«La place de l’enfant n’est pas dans des groupes armés mais plutôt en famille et à l’école. (…) Nous condamnons la persistance de la présence des enfants dans des groupes armés», s’alarme l’écrivain.
Faisant référence aux causes qui poussent ces groupes armés au recrutement des enfants, Nicaise Kibel’bel Oka, invite donc les groupes armés à libérer les enfants qui sont à leur service.
«Nous appelons à la maturité des groupes armés pour qu’ils laissent les enfants libres et que les enfants retournent dans les familles et dans les écoles parce que l’avenir du pays dépend les enfants», exhorte-t-il.
A noter que la majorité des enfants sont recrutés de force ou enlevés et d’autres s’enrôlent pour fuir la pauvreté, la maltraitance et la discrimination, un défi de plus à relever pour le gouvernement congolais.
Elie Bigaba, JRI/RJAE