Mwenga : appel à l’institutionnalisation d’une journée commémorative en mémoire des femmes victimes de violences en période de conflit

26 ans après l’enterrement des femmes vivantes à Mwenga-centre (Sud-Kivu), le Cadre de concertation de la société civile constate avec profond regret que ces atrocités commises en octobre 1999 sont restées impunies. Aucune même justice réparatrice n’a été faite, regrette cette structure dans un communiqué publié le 17 octobre dernier.

Dans ce communiqué parvenu à notre rédaction, le coordonnateur ad intérim du Cadre de concertation de la société civile de Mwenga fait savoir que c’est sous le règne du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) que 14 femmes et un homme furent enterrés vivants dans un acte d’une « cruauté inouïe, portant gravement atteinte à la dignité humaine».

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Pour cet activiste des droits humains, malgré les commémorations symboliques organisées chaque année, aucune action durable n’a été entreprise pour honorer ces martyrs, restaurer la dignité de leurs familles ou traduire en justice les responsables de ces crimes.

À l’occasion du 26 anniversaire de ces atrocités, le Cadre de concertation de la société civile lance un appel pathétique et un cri d’alarme à la conscience nationale et internationale. Il rappelle l’urgence de rompre avec la banalisation de la souffrance et de promouvoir une mémoire collective capable de prévenir de tels crimes à l’avenir.

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Cette structure souligne la nécessité d’un deuil collectif et inclusif qui permettrait aux familles et à toute la communauté de se reconstruire émotionnellement et psychologiquement.

Par ailleurs, le Cadre de concertation de la société civile de Mwenga recommande l’érection « d’un monument commémoratif digne à Mwenga-centre, en mémoire de ces femmes et de cet homme injustement sacrifié. Ce monument constituerait un lieu de recueillement, d’éducation à la paix et à la transmission de l’histoire aux générations futures».

Henri Mukamba Milenge président intérimaire de cette structure appelle la société civile congolaise d’intensifier les actions de plaidoyer pour la justice réparatrice et la reconnaissance officielle de ces victimes.

Il recommande au gouvernement congolais d’ouvrir une enquête judiciaire indépendante sur les atrocités commises à Mwenga en 1999 et d’engager des poursuites contre les auteurs identifiés. Outre, il recommande qu’il soit institué une journée nationale de mémoire dédiée aux femmes victimes de violences en période de conflit.

Juvénal MUTAKATO

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