« L’annonce faite par Corneille Nangaa est une véritable déclaration de guerre au peuple congolais », dixit Félix Tshisekedi

La déclaration du président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, à Paris sur l’impossibilité de tenir les élections cette année, suscite des réactions au sein de l’opinion congolaise.

Au cours d’un point de presse tenu ce lundi 10 juillet, précise Actualité.cd,  le Rassemblement de l’opposition dirigé par Félix Tshisekedi a considéré cette annonce comme une déclaration de guerre au peuple ordonnée par Joseph Kabila.

Inscription ISJC

«L’annonce faite par Corneille Nangaa est une véritable déclaration de guerre au peuple congolais, ordonnée par Joseph Kabila, pour énerver un peuple déjà meurtri par la situation socio-économique catastrophique, qui entend le voir libérer, le 31 décembre 2017 au plus tard, le fauteuil et le palais présidentiels qu’il occupe à la faveur d’un coup de force», indique un communiqué signé par Félix Antoine Tshisekedi.

De par ce report d’élections, « Corneille Nangaa sera responsable et répondra devant le peuple congolais », poursuit le Rassemblement.

La plate-forme G7 qui soutient la candidature de Moise Katumbi, condamne fermement cette annonce et croit qu’il est toujours possible d’organiser les élections en décembre 2017.

« Par sa déclaration outrageante, faite par-dessus tout à l’étranger, Monsieur Nangaa vient une fois de plus de confirmer qu’il est au service de Monsieur Kabila et de sa mouvance dont il exécute servilement les instructions et les stratégies (…) Le G7 continue à exiger de la CENI la publication du calendrier électoral tenant compte de la date butoir du 31 décembre 2017 tel que convenu dans l’Accord de la Saint Sylvestre», a déclaré ce regroupement politique de l’Opposition.

Du côté des évêques catholiques, c’est un étonnement. L’on suppose que le président de la centrale électorale a pu réunir toutes les parties prenantes, conformément à l’accord du 31 décembre 2017, avant de faire cette déclaration.

« Si un responsable comme Corneille Nangaa fait une déclaration pareille, nous supposons qu’il en a parlé avec tous les responsables concernés tels que la CENI, le CNSA et le gouvernement, comme prévu dans l’Accord (…) Alors, je crois qu’il en a parlé avec ces trois organes cités », s’est indigné Mgr Ambongo, vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Le prélat catholique pense plutôt que le président de la CENI devait dire au peuple congolais « où il en est avec le processus d’enrôlement des électeurs » car, selon son programme, « il est censé terminer en ce mois de juillet ».

Même son de cloche pour la coalition de 33 ONG qui s’indigne de ce report des élections par M.Nangaa. Cette organisation en appelle à l’implication des Nations-Unies pour que des sanctions lui soient imposées.

« Nous recommandons vivement au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies et chef de la MONUSCO d’informer le Conseil de Sécurité des N.U de cette situation savamment créée et entretenue par M. Corneille Nangaa, afin que des sanctions individuelles et ciblées lui soient appliquées au cas où il ne reviendrait pas à la raison », lit-on dans le communiqué de la coalition.

Cette structure appelle tous les congolais à se mobiliser pour, dit-elle, « défendre leur droit constitutionnel »

Corneille Nangaa avait fait cette annonce, le 7 juillet dernier à Paris, devant les Envoyés spéciaux des Etats et organisations internationales partenaires de la RDC, impliqués dans l’accompagnement du processus électoral dans ce pays.

Jean-Marie Mulume

Inscription ISJC

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.