La Cour de militaire de Kinshasa-Gombe juge depuis ce lundi 20 octobre, huit militaires des Forces armées Congolaises (FARDC) pour avoir infligé des traitements inhumains et dégradants à Honorine Porsche, une citoyenne allemande présumée braqueuse de l’agence Rawbank à Kinshasa le 16 octobre.
Des vidéos virales montrent ces militaires en train de déshabiller Honorine Porsche, l’exposant publiquement sans remords, acte qualifié d’indigne par le parquet militaire qui réclame des sanctions exemplaires.
Parmi les accusés figurent plusieurs officiers, dont le colonel Désiré Munesa et des capitaines, ainsi que des soldats de rang. Ils sont poursuivis pour violation de consignes, non-dénonciation d’infractions et abstention coupable.
L’affaire fait suite à une tentative de braquage le 16 octobre à la Rawbank située à la Place Victoire à Kinshasa, où Honorine Porsche aurait utilisé un jouet en forme d’arme pour intimider le personnel. L’opération musclée des forces de l’ordre a permis l’arrestation des braqueurs sans blessés.
Traitement inhumain et dégradant
Dans un communiqué publié le 17 octobre, soit un jour après cette opération, le ministre des droits humains a condamné le ‘‘traitement dégradant et contraire à la dignité humaine réservé à Honorine Porsche Massamba Mukuna, au moment de son arrestation, avant son jugement et la peine qui serait décidée par le juge compétent’‘.
« Le ministre des droits humains s’assurera que les éléments qui ont commis la bavure qu’il dénonce soient sanctionnés conformément à la loi,» lit-on dans le communiqué signé par le chargé de communication du ministère parvenu à notre rédaction.
Tout en félicitant la Police nationale Congolaise (PNC), d’avoir maitrisé et arrêté les présumés criminels qui ont tenté de braquer l’agence Rawbank de la place Victoire, le ministre appelle à plus de professionnalisme et de fermeté dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes.
L’affaire a suscité une large indignation sociale et politique, soulignant les défis du respect des droits humains lors des interventions sécuritaires.
Ce lundi 20 octobre, l’ambassade d’Allemagne a condamné également publiquement dans un communiqué, le traitement infligé à sa ressortissante et appelé les autorités congolaises à respecter les droits humains et à appliquer la loi.
Juvénal MUTAKATO


