L’organisation des audiences foraines tenues par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kavumu à Bughore, a permis de diminuer les cas de viol à un certain pourcentage. Malgré cela, certaines faiblesses restent comme pour le dédommagement des survivantes.
Selon Mr Mulayi Mirindi Oscar du Bureau d’exécutions des jugements du parquet, il révèle quil y a eu 56 dossiers prononcés avec des prévenus en détention en matière de viol à Bughore. Cela depuis, la période allant de 2016 à nos jours.
Dans le groupement de Bugorhe au sud Kivu, une partie du pays de la République Démocratique du Congo, le TGI de Kavumu a levé loption de tenir des audiences foraines en appuie avec des partenaires qui interviennent dans le secteur. Une manière pédagogique pour réprimer le nombre des cas des violences sexuelles et basées sur le genre VSBG.
Ce rapprochement de la justice aux justiciables poursuit l’objectif de susciter la conscience des survivantes de pouvoir dénoncer les bourreaux et non, se limiter de se contenter des arrangements à l’amiable entre familles. Une pratique qui ne permet pas de promouvoir le droit des survivants et particulièrement des femmes et jeunes filles.
Certaines victimes ont bénéficié des suivis médicaux au-delà de l’accompagnement judiciaire offert par les partenaires qui interviennent dans le secteur. Malgré ces efforts, les cas ne cessent de s’enregistrer.
A Bughore, les filles comme les garçons sont victimes des VSBG. Agé de 10 ans Machoo(nom d’emprunt) a été victime de la Sodomie. Alors que cet acte est qualifié de viol selon l’article 170 point b de la loi de 2006 sur les violences sexuelles qui stipule que est poursuivit de viol, « tout homme qui aura pénétré, même superficiellement « l’anus, la bouche ou tout autre orifice du corps d’une femme ou « d’un homme par un organe sexuel, par toute autre partie du corps « ou par un objet quelconque ».
« Je suis Machoo âgé de 10 ans. Un garçon plus âgé que moi de près de chez nous a un kiosque. Chaque fois que je passe par là, il me donne des bonbons, biscuits,…un jour il mappelle dans son dépôt et me demande de venir voir ce qu’il était en train de faire. Je suis allé, du coup il ma tenu les bras par derrière et a commencé à introduire son sexe dans mon anus, jai commencé à crier fortement, j’avais très mal comme si je veux mourir », explique-t- il assisté de son parent.
« Mes parents sont partis voir la fondation panzi de Kavumu qui a fait le suivi et m’a facilité laccès aux soins médicaux et le Bourreau reste enfermé au parquet jusqu’à ce jour », poursuit-t-il.
Au-delà de ce cas, il y a le cas de Pass (nom d’emprunt), âgé de 14 ans, violée par son voisin âgé de 60 ans. Un des cas qui ont été suivis par la fondation panzi de Kavumu.
Mme Mapendo, responsable para juriste de la clinique juridique de la fondation Panzi à Kavumu, elle salut l’impact des audiences foraines où son organisation intervient aussi et qui réduisent sensiblement le nombre des cas des VSBG à un pourcentage estimable à 80% selon elle, voyant que des survivantes ne se taisent plus. Ces dernières informent sa structure qui entame le processus afin que la survivante recouvre ses droits chaque fois quil y a un cas de viol.
« Nous sommes satisfaits du travail que nous faisons, celui daccompagner la victime du viol, surtout que nos sensibilisations contribuent valablement, car les victimes savent déjà, que cest chez nous quil doit commencer avant toute autre chose. Nous saluons la confiance que nous réitère la population de Bugorhe », se réjouit-elle.
Elle demande cependant aux autorités politico-administratives de pouvoir faire respecter toutes les procédures afin que rien néchappe à leurs yeux et les résultats escomptés soient atteints, exhorte t-elle.
Vers les années 2016-2018, il y a eu beaucoup de cas de viols à Bugore. Une situation due à lignorance de la loi sur le viol. Un mobile qui a encouragé l’organisation des audiences foraines.
Pour Colbert Yumba, procureur général du TGI Kavumu, « depuis que les audiences foraines ont commencé, il y a eu réduction des viols chez des enfants de 0 à 8 ans. C’est une leçon tirée de cette expérience. Mais cela, ne dit pas que le viol a pris fin à cent pour cent bien quil y a des jugements ».
Colbert Yumba reconnait que ces audiences foraines sur le viol ont contribuent dans la lutte contre les VSBG car les bourreaux sont arrêtes et les survivantes trouvent soulagement. Il ajoute que bien que la justice s’implique, il sobserve toujours des cas de viol, qui ne sont pas dénoncé malgré tout.
« Souvent nous sommes confrontés à des cas qui sont réels, et les familles préfèrent des arrangements à l’amiable ou soit, obligent des mariages forcés aux jeunes filles, pourtant le viol reste viol et la loi de 2006 sur les violences sexuelles, n’autorise pas des arrangements à l’amiable et même les mariages forcés. Là sont des pratiques qui ne permettent pas à la justice de bien faire son travail », regrette-t-il.
Colbert ajoute malgré, que certaines avancées se lisent déjà, en ce sens quil y a déjà un Impact car il y a désormais dans ce milieu, la peur de commettre le viol pour éviter la condamnation.
Au vu de ce qui précède, le président de la société civile du milieu Justin Mulindangabo, rassure que la situation est presque calme actuellement et cela, depuis la condamnation à perpétuité de lhonorable Batumike qui finançait les bourreaux de viol des enfants de 0 à 8ans. Rendu coupable en 2018 avec une partie de sa bande des crimes contre l’humanité par viols des 42 fillettes de Kavu âgées de 12 mois à 8 ans.
Il interpelle la conscience de toute la population pour collaborer ensemble main dans la main, afin de bannir totalement ces genres de comportement dans la communauté.
Pour le chef de centre du groupement de Bugorhe, David Mugomba, renseigne que ces audiences ont contribué à la réduction des viols, avec toute conviction que si tous les acteurs continuent à s’impliquer dans la lutte des VSBG, la population de Bugorhe pourrait aller encore de lavant.
« Je suis persuadé que si nous continuons à collaborer avec toutes les parties prenantes en cette matière, la sécurité peut se rétablir, et la population continuera à rester aux aguets et dénoncer tout cas qui pourra surgir. En y arrivant, nous allons servir à la longue, de modèle pour dautres contrées lointaines dans notre territoire et même au niveau provincial ».
Colbert Yumba recommande que l’Etat crée un fond privé pour dédommager les survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre VSBG pour faciliter à ce qu’on ne se limite pas à la condamnation sans dédommagement comme presque le cas aujourd’hui.
Francine Nzigire Cikezo, JDH