L’hôpital général de référence de Mukongola en territoire de Kabare (Sud-Kivu) a été attaqué par des personnes armées non encore identifiées la nuit du mercredi à ce jeudi 3 avril. La société civile qui nous livre cette information indique que les locaux de cet établissement sanitaire ont été vandalisés.
C’est aux environs de 21h, heure locale, que ces présumés bandits ont opéré respectivement dans le bloc de la maternité, le bureau du médecin directeur et de l’administrateur général (AG), celui du médecin chef de zone, le dépôt de l’hôpital et la pharmacie.
Le bilan humain de cet incident fait état d’une personne blessée par balles. Cette attaque est la deuxième dans cet établissement sanitaire en l’espace d’un mois, indique Innocent Nyakura, acteur de la société civile de Kabare.
« Une nouvelle attaque a eu lieu à l’hôpital général de référence de Mukongola à Kabare par des personnes armées non identifiées la nuit du mercredi à ce jeudi 3 avril. L’opération a commencé à partir de 21h jusqu’à 1h, sans que les bandits ne soient inquiétés. On signale une personne blessée par balles, pas des pertes en vies humaines,» affirme Innocent Nyakura, acteur de la société civile de Kabare.
Avec cette montée de l’insécurité dans la zone et des attaques contre cet établissement sanitaire, cet acteur de la société civile interpelle l’opinion nationale et internationale sur la violation du droit humanitaire international.
Cri d’alarme du Médecin directeur
Le Docteur Luc Muzire, joint par notre rédaction ce jeudi affirme cette information. Ce médecin directeur indique que sa structure est abandonnée. À l’espace d’un mois, son hôpital a été visité par des hommes armés deux fois. Cette fois-ci poursuit le Dr Luc, les assaillants étaient bien préparés, car tout a été pillé.

« Vraiment nous, on a pas un verbe à conjuguer par rapport à ça, ça fait très lourd à supporter, difficile à comprendre. Nous avons l’esprit que nous sommes abandonnés à notre sort, parce que ça fait déjà là deuxième fois en l’espace d’un mois que les histoires pareilles nous arrivent et cette fois-ci, les assaillants étaient bien préparés. Ils ont tout pillé. Ordinateurs, donc toute la bureautique ; ceux qui n’ont pas su emporter, ils ont saccagé. Les vitres ont été cassées, ils sont entrés à la pharmacie, c’est la même chose, là où on garde l’argent, ils ont tout emporté. Ce qui nous étonne, on se préparait à faire la réunion de prépaie aujourd’hui, ça c’est un signe qui nous montre que peut être que c’était de gens qui étaient bien informés de la situation, de la dynamique qui prévaut à l’hôpital,» s’inquiète le Dr Luc Muzire.
Il craint par ailleurs que ces présumés voleurs ne reviennent. Il lance a cet effet un sos aux autorités compétentes pour une réponse favorable, car affirme-t-il, l’hôpital court déjà une pénurie en médicaments.
« (…), on ne sait pas les autorités, car chaque fois quand ça arrive on cherche à les communiquer, nous nous passons l’information à temps réel. On ne sait par quelles sont les réponses réservées, parce que demain encore, comme ils ne sont pas inquiétés, ils peuvent encore revenir. Nous, on se demande comment nous procurer en médicaments, comment assurer le fonctionnement de l’hôpital quand on a rien comme argent. Donc nous interpellons les autorités, les ONG, que la situation devient intenable ici à Mukongola, car ça vient aggraver ce qui prévalait déjà,» s’alarme le Dr Muzire.
Patrick Batumike (stagiaire)