Ituri/Nord-Kivu: L’organisation Human Right Watch rapporte 739 civils tués durant l’état de siège entre les mois de Mai et Septembre 2021

Sept cent trente neuf (739) civils tués depuis le mois de mai dernier jusqu’à ce jour en Ituri et au Nord-Kivu, tel est le bilan dressé par l’organisation Human Rights Watch sur l’état de siège, dans un rapport publié en cette première quinzaine du mois de septempre, que jambordc.info a consulté ce vendredi 17 septembre 2021.

Selon Human Rigths Watch, dans son initiative conjointe avec le Groupe d’étude sur le Congo, dénommée le Baromètre sécuritaire du Kivu. Depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège proclamé en date du 6 mai de l’année en cours au 10 septembre dernier, au moins 672 civils ont été tués par des groupes armés rebelles dont certains restent non-identifiés et 67 autres civils tués par les forces de sécurité congolaise, dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

” L’un des nombreux massacres perpétrés en août met en évidence l’insécurité persistante dans la région et l’insuffisance de la réponse militaire. Le 2 août, les Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF), un groupe armé islamiste dirigé par des Ougandais, auraient tué au moins 16 civils, dont deux femmes, dans le village d’Idohu, situé dans la province de l’Ituri”, lit-on dans ce document.

Une douzaine de soldats de l’armée congolaise, poursuit ce rapport, se trouvaient dans le village pendant que d’autres étaient non loin du lieu où avait eu le massacre dans un camp militaire, mais ils n’ont pas empêché l’attaque. D’autres groupes armés et certains éléments de l’armée nationale congolaise ont également été impliqués dans diverses attaques dans la région.

Dans un entretien téléphonique avec sept témoins de l’attaque d’Idohu, en août dernier, l’organisation Human Rights Watch ainsi qu’avec d’autres activistes congolais de cette zone, des députés nationaux, des membres du personnel sécuritaire et diplomatique, des fonctionnaires de l’ONU, et le porte-parole du gouvernement.

Ceux-ci révèlent que, depuis la mise en vigueur de l’état de siège, les données de Baromètre sécuritaire du Kivu n’indique aucun progrès dans le sens de l’intensification des opérations militaires par les forces congolaises afin d’améliorer la protection des civils dans les zones les plus à risque.

Par ailleurs, des opérations militaires conjointes associant l’armée congolaise et les Casques bleus ont été lancées au mois d’Août passé en territoire de Beni. Où les Casques bleus sont déployés pour une Mission de stabilisation de l’ONU en RD Congo (MONUSCO), fournissent un soutien aérien et logistique, des capacités de renseignement et de surveillance, ainsi que la Brigade d’intervention (FIB), une formation de combat.

A en croire des informations crédibles, les troupes congolaises ont récemment utilisé des membres de la communauté Banyabwisha du Nord-Kivu, peu après qu’ils aient déserté les ADF, comme combattants auxiliaires contre les ADF dans la région de Tchabi en Ituri. Les autorités congolaises devraient enquêter de toute urgence sur l’utilisation de forces auxiliaires et démobiliser tout ancien combattant ADF, conclue Human Rights Watch.

Alpher Kalala

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