Une dizaine des journalistes, acteurs sociaux et étatiques du territoire d’Idjwi ( Sud-Kivu) ont été outillés en matière de lutte contre la désinformation et les discours de haine en période de crise sécuritaire. Cette activité qui s’est tenue ce mardi 4 février, a été organisée par l’organisation Journalistes pour la promotion de la démocratie et des droits humains (JPDDH), sous le thème « les médias face à la désinformation et les discours de haine en période de guerre».
Selon l’organisateur, cette séance vise en renforcer les compétences des participants en matière de lutte contre la désinformation et les discours de haine, en mettant un accent sur leur ampleur en période de guerre.
Pendant ce forum communautaire des échanges ont tourné sur les méfaits de la désinformation et les discours incitant à la haine en période d’une violence armée.
S’inscrivant dans le cadre du projet « Médias pour la consolidation de la démocratie et la lutte contre les discours de haine en RDC» exécuté par JPDDH sous l’appui de NED, Juvénal Mutakato a rappelé l’importance de cette activité aux participants et l’intérêt porté sur l’île d’Idjwi.
Il a souligné que les échanges doivent servir de modèle et de changement dans la lutte contre la désinformation et les discours de haine au sein de la communauté locale en cette période de guerre.
« Cet échange est capital pour les participants. Avec l’avancée de la guerre, les médias sont souvent utilisés comme outils par certains politiciens ou acteurs pour s’attaquer aux communautés et les exposer à la violence. Notre rôle entant que média est de nous assurer qu’aucune discrimination, discours de haine ou de violence ne passe par nous. Qu’aucune communauté ne soit montée contre une autre et que par contre elles promeuvent le bien vivre ensemble. C’est le pourquoi de cette activité ici à Idjwi, » a indiqué Juvénal Mutakato, membre de JPDDH.
Albert K, facilitateur de ces échanges a aussi interpellé la conscience des acteurs participants en leur expliquant le méfaits de la désinformation et des discours de haine pendant une période de guerre.
« Le partage ou la propagation de la désinformation et discours de haine par certains acteurs constitue un acte qui alimente la tension dans la communauté. Votre rôle, vous qui êtes formé ce jour, est de freiner cette propagation. Vos méthodes et manières d’agir ainsi que de faire ne doivent plus servir à alimenter cette pratique qui peut conduire à l’escalade de la violence,» a-t-il expliqué.
Albert appelé ainsi les journalistes, les acteurs de la société civile et les délégués des autorités locales, présents à cette activité, à devenir des artisans de la paix.
« Sachez que désormais après cette formation, vous devenez des artisans de la paix, et le partenaire qui vous a réuni compte beaucoup sur votre apport à améliorer votre manière de faire doit prouver le professionnalisme qui vous caractérise,» a-t-il renchérit.
Sous les applaudissements, les participants ont exprimé leur sentiment de satisfaction envers JPDDH et son partenaire NED. Sifa Njovu, journaliste de la radio locale «Kalinga» a indiqué que cette formation tombe à point nommé, en cette période où Idjwi se trouve dans une situation critique liée à l’afflux massif de déplacés en provenance de Goma et Minova après la chute de ces entités dans les mains des rebelles du M23.
« Cette formation tombe au moment opportun. En cette période, la désinformation a appris de l’ampleur et la vraie ou fausse information est difficile à connaître. Elle est aussi importante en cette période où notre territoire reçoit des déplacés en masse. Voilà pourquoi nous disons merci aux organisateurs d’avoir pensé aux journalistes d’Idjwi qui se retrouvent souvent dans l’impossibilité de livrer une information répondant aux critères possibles,» a reconnu Sifa Njovu.
A l’issue de ce forum, les participants ont pris l’engagement à œuvrer ensemble pour lutter contre la désinformation et les discours de haine en cette période de crise sécuritaire.
Il sied de signaler que ce forum communautaire s’est tenu dans la grande salle de la radio Kalinga à Idjwi. Il s’est organisé par JPDDH sous l’appui technique de l’organisation américaine NED, dans le cadre du projet « Médias pour la consolidation de la démocratie et la lutte contre les discours de haine en République démocratique du Congo ».
Rédaction