Les discussions entre Kigali et Kinshasa se poursuivent malgré le contexte tendu à l’Est de la République démocratique du Congo. Elles tournent autour de leurs accords miniers avec des entreprises américaines, sous l’égide du département d’état.
Selon la RFI, du côté rwandais, au moins un protocole d’accord a déjà été signé, tandis qu’à Kinshasa, les négociations se poursuivent. En plus des discussions menées par le ministère des Affaires étrangères, Kinshasa mise sur ses relais à Washington. Parmi eux, Von Batten-Montague-York, un cabinet américain spécialisé dans le lobbying et le conseil stratégique. Son rôle est d’aider à influencer les décisions politiques et économiques aux États-Unis.
Les équipes congolaises et les lobbyistes travaillent à finaliser un accord commercial qui pourrait durer plusieurs décennies. Cet accord couvrirait l’exploration d’une grande partie du sous-sol congolais, pas seulement dans le Katanga ou le Kivu. Kinshasa insiste aussi sur la transformation des ressources qui doit se faire sur place. Mais pour l’instant, cette exigence n’est pas garantie, du moins pas à court terme.
Pour le Kivu, l’intérêt est là. Mais pour l’instant, peu d’entreprises osent se lancer car beaucoup attendent de voir comment évolue la situation sécuritaire. Dans l’Est du pays, elle reste tendue. La présence de Joseph Kabila à Goma au Nord-Kivu attise les tensions avec les autorités de Kinshasa et de nouveaux combats éclatent. Dans le territoire de Walikale, les Wazalendo, alliés des FARDC, affrontent l’AFC/M23, notamment dans le groupement Kisimba. D’autres affrontements sont également signalés dans plusieurs localités de la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru.
Enfin, dans l’espace Katanga, l’intérêt américain reste fort malgré la forte présence chinoise, poursuit notre source. A ce stade, la société californienne KoBold Metals, soutenue par Jeff Bezos et Bill Gates, déjà implantée en Zambie, vise le lithium congolais. D’après les sources proches des négociateurs, il est exclu que les États-Unis déploient des troupes au sol dans la région. Mais des sociétés privées de sécurité pourraient y être engagées.
Rédaction