« Je lance un appel solennel pour que la spirale de la violence et des violations du droit contre les populations du Sud-Kivu et du Maniema cesse, afin que ceux qui vivent dans la précarité et la vulnérabilité puissent enfin vivre durablement en sécurité et dans la dignité ». Propos de Monsieur Serge Zogg, chef sortant de la sous-délégation du CICR au Sud-Kivu et Maniema tenus ce jeudi 17 décembre 2020 lors d’un café de presse organisé à Bukavu. Opportunité pour ce denier de donner le bilan sur ses deux ans et demi, avant de parler des défis et des réussites humanitaires du CICR dans cette partie de la République démocratique du Congo.
A en croire Serge Zogg, pendant les trente mois de son mandat, les affrontements armés et les violences continuent. Il indique que les hauts plateaux d’Uvira et Fizi ont connu une flambée de violences ethniques sans précèdent. Des situations qui ont causées des déplacements massifs des populations, des blessés par armes, séparation de membre de famille ainsi que le pillage de centre de santé ou saccage de village.
« C’est donc avec une grande inquiétude, que j’ai dû constater ces derniers mois, une augmentation des actes criminels, braquages et kidnapping visant les organisations humanitaires surtout dans le Sud du Sud-Kivu. Cette situation n’est pas tolérable, les organisations humanitaires ne doivent plus être la cible d’actes criminels et doivent pouvoir faire sans entrave leur travail de venir en aide aux victimes et aux plus vulnérables », a-t-il indiqué.
Par railleurs Serge Zogg souligne que malgré ces défis, le CICR a réussi à accéder aux populations affectées et a conduit d’innombrables activités humanitaires au Sud-Kivu et au Maniema.
A ce dernier parle d’un total de 4.855 détenus visités depuis 2019 et 576 personnes bénéficiaires d’un suivi individuel du CICR dans les cinq lieux de détention au Sud-Kivu, ceci dans le but de veiller à la prévention des mauvais traitements et lutter pour l’amélioration des conditions de détention.
« Entre 2019 et 2020, nos équipes ont évacué plus de 540 blessés par armes, le plus souvent verts l’hôpital général de Bukavu, où ils sont soignés par des équipes chirurgicales congolaises qui ont été formées par le CICR. Depuis le début janvier 2019, déjà 761 blessés, civils et combattants, ont été admis à l’HPGRB et plus de 2600 actes opératoires ont été pratiques », se félicite Serges Zogg.
De son côté, le chef entrant de la sous-délégation du CICR au Sud-Kivu et Maniema, Monsieur Stijn Houben a avant tout remercié son prédécesseur pour son travail durant son mandat. Ce, avant de rassurer qu’il va suivre son parcours et toute l’équipe du CICR et de la Croix Rouge RDC.
Face aux défis à révéler, Stijn Houben reconnait qu’il n’aura pas des solutions d’or à l’immédiat mais compte avec toute son équipe et les partenaires de CICR à continuer le travail de son précurseur afin de surmonter ces défis liés surtout à l’insécurité.
En somme, le CICR est une organisation humanitaire, neutre, impartiale et indépendante qui a reçu le mandat de la communauté internationale, de protéger la vie et la dignité des personnes affectées par les conflits armés et autres situations de violence, et de leur porter assistance. Il fournit ainsi non seulement de l’aide humanitaire sur le terrain pour alléger les souffrances, mais travaille également pour la promotion et la mise en œuvre du droit international humanitaire (DIH) dont il est le gardien.
Elie Bigaba, JRI