Dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu), les abonnés de maisons de télécommunication appellent les responsables notamment de Vodacom, Airtel et Orange d’interdire à leurs agents qui soutirent un montant exorbitant évalué à 10% pendant toute opération de transaction d’arrêter cette pratique. Ces habitants qui se sont exprimés à notre micro ce vendredi 21 mars, dénoncent ce comportement, qu’ils qualifient d’une «escroquerie» montée par ces différentes sociétés de télécommunications.
Au cours de notre ronde dans la ville ce vendredi, les quelques abonnés de Vodacom, Airtel et Orange sont étonnés par ce comportement qui n’existait pas avant la fermeture de banques et/ou institutions financières en province du Sud-Kivu.
Certains agents de ces maisons soutirent plus du montant reconnu comme frais de retrait, comme l’explique cette femme qui s’en indigne.
«Je suis partie retirer ; là où je suis allée, on a soutiré 3000 francs congolais comme frais de retrait. Après le même agent de Airtel money appris encore 3000 francs; j’ai demandé pourquoi 6000 francs ? Je suis rentrée avec 5000 francs, pourtant cet argent devait servir pour payer la farine pour les enfants. En tout cas, ils nous font souffrir !» s’est alarmée cette femme.
Ces abonnés désemparés mais aussi dépassés par la situation socio-économique actuelle en province, recommandent aux autorités en place de s’impliquer urgemment afin que ces agents soient interpellés.
« L’effet de demander des frais surplus en tout cas fait souffrir les gens, surtout que la circulation de l’argent est devenue difficile ces derniers temps. Nous aimerions que les autorités s’impliquent dans cette question. C’est un cri d’alarme en ce temps. Qu’elles puissent sensibiliser ces agents de certains réseaux, de laisser ce système qui consiste à exiger de frais à part les frais reconnus à chaque retrait, car c’est une escroquerie,» indique une autre victime.
L’autre estime qu’il serait mieux de dénicher ces agents auprès des autorités afin d’être traduit en justice.
« Ma seule recommandation est d’identifier ces maisons de télécommunication. Que chaque agent qui commet cet acte soit traduit en justice. Cela peut beaucoup nous aider, car ça fait très mal,» propose-t-elle.
Au début de la semaine, le noyau communal de la société civile d’Ibanda avait déjà alerté les autorités sur ce comportement orchestré par certains agents de Airtel Money, M-pesa et Orange money. Murhula Machumbiko, son président avait indiqué que ces agents profitent de la fermeture des banques et institutions financières pour tracasser la population. Un acte qu’il qualifie d’une « trahison» de la part de ces agents.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE