Bukavu : l’absence de la police accentue les cas de verdict populaire (point de vue)

La ville de Bukavu (Sud-Kivu) fait face à une insécurité grandissante depuis plus d’un mois déjà. Des maisons sont attaquées par des bandits armés et des personnes sont tuées soit par balles soit par justice populaire, presque chaque jour dans différents quartiers. Une situation que déplorent plusieurs habitants de la ville.

Dans plusieurs avenues de Bukavu, il est difficile de passer une soirée sans que des présumés bandits ne mènent une opération dans des maisons. La situation est plus complexe en cette période où de nombreux présumés criminels sont assimilés à des évadés des différentes prisons de la province du Sud-Kivu en février dernier.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

A l’absence de la police pour assurer la sécurité, les habitants ont adopté des méthodes d’alerte à travers des sifflets, des tambours et des vouvouzelas. Un voleur une fois appréhendé, les habitants ne tardent plus à se rendre justice par verdict populaire.

Une pratique que condamne le chef de quartier Ndendere dans la commune d’Ibanda. Albert Migabo Nyagaza parle par exemple ce jeudi 27 mars, d’un jeune homme d’environ 28 ans attrapé dans une clôture sur avenue SNEL II; témoignant lui-même être un évadé de la prison centrale de Bukavu.

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Celui-ci a été brutalement lynché par la population témoigne le chef de quartier, précisant, qu »il avait sur lui, des cartouches, du chanvre, un couteau et des clés. Le Chef de quartier Ndendere condamne cet acte de justice populaire commis contre ce malfrat, qui selon lui fait perdre toutes les traces.

« Un jeune garçon de 28 ans, au nom de Philémon a été attrapé dans une clôture à 8h, sur avenue SNEL II. C’est un évadé de la prison centrale de Bukavu et avait fui dans la prison de Kabare. Sur lui on a retrouvé le couteau, des cartouches, du chanvre, des clés passe-partout et une tourne-vice. Nous condamnons la justice populaire qui fait perdre les traces des malfrats et nous condamnons aussi ces mouvements qui impactent la situation sécuritaire dans nos avenues, dans notre quartier, et dans la ville de Bukavu,» a dit le Pasteur Albert Migabo.

Il appelle cependant la population à rester vigilante en dénonçant tout mouvement suspect. Le chef de quartier Ndendere demande également aux services sécuritaires en place de venir à la rescousse à temps pour sauver les personnes en détresse.

Notons que la nuit du mercredi à ce jeudi, un cas similaire a été signalé à Kalengera dans la commune de Bagira. Sur place un autre jeune homme a été brûlé vif par une foule en colère. Ce dernier tentait d’opérer dans une maison, malheureusement pour lui, les jeunes se sont mobilisés pour mettre la main sur lui et la mort s’en est suivie.

Juvénal MUTAKATO

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