Les espaces culturels des jeunes n’existent presque plus ce dernier temps dans la ville de Bukavu chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Alors que la ville de Bukavu a hérité des espaces culturels pendant la période coloniale, ces espaces sont aujourd’hui spoliés par les particuliers au vu et au su des autorités compétentes.
Dans une lettre adressée au maire de la ville Meshack Bilubi et rendue publique ce mardi 30 août 2022, le bureau urbain de la société civile forces vives fait un constat amer suite à la situation actuelle de ces espaces culturels qui sont dans état de spoliation.
Cette structure citoyenne demande l’implication du maire de la ville pour récupérer ces espaces dans les mains des spoliateurs, faute de quoi si rien n’est fait, la société civile de Bukavu se réserve le droit d’envisager des actions citoyennes de grande envergure.
Dans cette lettre signée par Jackson Kalimba président de cette structure citoyenne, on revient sur la situation actuelle des espaces culturels dans les communes d’Ibanda et Kadutu.
Dans la commune d’Ibanda, on cite l’occupation du terrain de Ndendere par la commission nationale pour les réfugiés, une situation qui empêche les jeunes d’accéder en ce lieu, L’espace cercle hippique dit »Macheval » est aujourd’hui envahit par les eaux des pluies ainsi que des travaux de construction qui sont faits par les riverains.
Toujours dans la commune d’Ibanda, la société civile de Bukavu cite le terrain de football de Panzi qui est aujourd’hui spolié par les riverains et qui l’utilisent comme parking et comme lieu de lavage des véhicules, Le cercle sportif de labotte est également envahit par des kiosques, et il est considéré comme lieu de lavage des véhicules.
Dans la commune de Kadutu, le cercle sportif qui porte le même nom a été incendié et rien n’est fait jusqu’aujourd’hui pour sa réhabilitation, alors qu’avant l’incendie, ce lieu sportif logeait des boites de nuits, des églises et des universités.
Toujours dans la commune de Kadutu, le terrain de Buholo 3 est utilisé à ce jour comme garage pour des véhicules mais les fonds perçus ne sont pas traçables dans le compte du trésor public, regrette la société civile de Bukavu.
À cette structure citoyenne d’ajouter que ce même terrain a été accordé à l’église catholique par les autorités communales, dans le cadre du partenariat public privé, à la place et lieu de servir les jeunes.
Suite à cette situation, le bureau urbain de la société civile demande l’implication du maire de la ville de Bukavu pour récupérer ces espaces culturels au profit de la jeunesse congolaise.
« Ce tableau sombre que nous venons de peindre retrace non pas la totalité de cas mais plutôt un échantillon des spoliations de bien du domaine public de l’Etat sous votre œil impuissant. Le Bureau Urbain de la société civile forces vives de Bukavu vous demande de vous impliquer d’une manière urgente pour récupérer ces espaces des jeux pour les jeunes et ainsi protéger ces patrimoines de l’Etat, faute de quoi, nous allons mobilisés ces jeunes victimes pour revendiquer pacifiquement jusqu’à l’obtenir gain de cause », Peut-on lire dans cette correspondance adressée au maire de la ville.
Et de poursuivre :
« Suite à l’absence de ces espaces culturels d’énormes conséquences commencent à ce produire, les jeunes qui se livrent depuis un certain temps à la consommation excessive des boissons fortement alcoolisées, et d’autres sont exposés à des accidents lors qu’ils effectuent le sport sur les artères de la ville. La jeunesse ne s’intéresse plus de la culture faute de l’absence de ces espaces culturels ».
Philémon Mutula