Sur plusieurs axes routiers en réhabilitation à Bukavu, (Sud-Kivu) les travaux sont aux arrêts depuis plus de trois mois, a constaté notre rédaction ce lundi 5 mai 2025. La violence armée qui secoue la région depuis l’occupation de la ville par la coalition Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) à la mi février est la principale cause, rapportent plusieurs observateurs.
Le constat est amer sur plusieurs tronçons routiers où nous sommes passés. C’est par exemple sur l’avenue Saio qui était en réhabilitation sous le financement de la Banque africaine de développement (BAD). Ici, les travaux étaient exécutés par l’entreprise chinoise SINOHYDRO Construction SARL pour une durée de 24 mois.
Même cas sur la route nationale numéro 2, axe routier place de l’indépendance-Lycée Wima-Ciriri, où les travaux exécutés par la Société congolaise de construction (SOCOC) sont arrêtés.
La guerre qui a surgit au mois de février dernier a conduit à l’arrêt brusque des travaux par tout sur les différents chantiers, expliquent les passants trouvés. Aucun engin, ni matériel de construction n’est visible sur le chantier.
En parallèle, c’est le désastre pour les usagers. Côté route ISTM-Bukavu, étudiants et enseignants d’universités font le pied pour traverser l’endroit appelé communément «Yesu Yesu 2» en cette période pluvieuse, où un pont métallique provisoire était jeté.
Sur la même route (RN2), les travaux de réhabilitation du pont jeté à l’entrée de l’ISDR-Bukavu sont aussi aux arrêts. La voie de déviation aménagée est aussi en mauvais état, exposant les usagers aux accidents.
Visiblement, ces routes se détériorent du jour au lendemain, rendant ainsi la circulation des citoyens très difficile, comme l’explique un agent de l’Institut supérieur technique médical (ISTM-BUKAVU ):
« L’état de la route ISTM-Bukavu se détériore davantage. Depuis la première quinzaine du mois de février, aucun entretien significatif ne s’est effectué sur ce tronçon routier. Le mauvais état de cette route occasionne d’énormes inconvénients non seulement sur la vie des usagers mais surtout sur la vie académique des institutions publiques qui fonctionnent sur la colline inspirée de Karhale. Suite aux embouteillages signalés sur ce tronçon routier, les étudiants et professeurs arrivent en retard à l’auditoire quotidiennement ; en outre des accidents routiers signalés,» a-t-il expliqué.
Signalons qu’actuellement, plusieurs routes de la ville sont en délabrement très avancées. C’est le cas de l’avenue Industrielle qui ne reflète plus l’image d’une ville quand il pleut. Il en est de même sur l’ avenue Kibombo jusqu’à Major Vangu. Des nids de poules et flaques d’eau sont visibles partout sur la voie publique.
Plusieurs observateurs interrogés soutiennent que les parties au conflit armé en cours arrivent à s’entendre sur la poursuite des travaux de réhabilitation de ces routes pour l’intérêt général de la population.
Véronique Byamungu (stagiaire)