Bukavu: 1er Mai, les travailleurs dénoncent la violation de leur droit

Chômée et payée en République démocratique du Congo, la Journée internationale du travail a été célébrée ce 1er mai à Bukavu (Sud-Kivu) sous le signe de la méditation suite à la crise sécuritaire et économique qui secoue la région depuis près de trois mois.

Selon différents travailleurs interrogés ce jeudi à Bukavu, aucune activité commémorative ne pouvait être organisée ce jour à cause de la situation sécuritaire préoccupante. La majorité des agents de l’État ne sont pas payés, pas d’avantages sociaux, un salaire non décent, c’est comme ça que ces agents et fonctionnaires de l’État décrient leur précarité en cette période de conflit armé.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Malgré ces nombreuses difficultés, une travailleuse se contente du souffle de vie, et prie pour le retour de la paix.

 »Malheureusement nous n’allons pas la fêter. Nous allons passer une journée de méditation. Nous les enseignants, un, nous n’avons rien comme moyens pour fêter cette journée, de deux, nous sommes en guerre. Comment on peut fêter cette journée; les uns au travaille, les autres à la maison, nous ne sommes pas content pour cette journée. Notre prière, que notre Dieu puisse nous donner la paix, lui qui fait que nous soyons vivant aujourd’hui, » a dit une enseignante.

Presque même avis pour cet autre agent de l’État qui qualifie les conditions actuelles qu’ils mènent, imposées par la guerre comme une violation de leur droit entant que travailleurs. Pour lui, la journée internationale du travail est un droit, c’est une joie car avant c’était une fête, un défilé.

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‘Quelle fête ? Avant c’était une joie, mais avec la guerre, c’est une violation grave de notre droit. Moi je n’ai pas de paix pour célébrer cette journée. Nous n’avons pas de salaire, les avantages sociaux, personne n’est bénéficiaire, la majorité de nos collègues ne sont pas payés. Voila pourquoi nous disons que notre droit est gravement violé, » s’est-t-il exprimé.

Un autre travailleur va un peu loin. La célébration de la journée dans le contexte actuel affecte le mental de certains travailleurs dont la majorité n’exerce plus.

 »En principe c’est un moment de reconnaissance, mais depuis que le régime a changé à Bukavu et Goma, la situation ne permet pas à ce que cette journée soit totalement et de manière fiable dans le bon sens célébrée. Plusieurs fonctionnaires de l’État restent actuellement à la maison, ce qui peut affecter leur psychologie. Nombreux n’arrivent plus à garantir le paix quotidien en famille,  ».

Soulignons qu’aucune activé officielle n’a été organisée ce 1er mai 2025 à Bukavu. L’Union nationale de travailleurs du Congo section du Sud-Kivu a adressé un message pressant aux autorité compétentes, visant l’amélioration des conditions de vie de tous les travailleurs congolais.

Juvénal MUTAKATO

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