Sud-Kivu : L’Organisation Dimension sociale condamne fermement la persistance des harcèlements sexuels et viols de certains patrons sur leurs employées de ménage

L’Organisation Dimension sociale condamne énergiquement la constance des harcèlements sexuels et viols faits par les employés et leurs enfants sur les domestiques. Après réception de plusieurs plaintes, cette organisation appelle à l’humanisme de tout un chacun en respectant les droits de tout homme en général et particulièrement de la femme. Cette intervention de Maître Arnold Nyaluma, responsable de cet organisme de défense des droits de l’homme, est intervenue ce mardi 13 Juillet dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Jambordc.info.

Pour ce militant des droits humains et professeur de droit à l’Université Catholique de Bukavu, la question de viols et harcèlements sexuels des employées ou filles des ménages par les patrons et leurs enfants ne devrait plus souffrir de mésestime. Cependant, elle doit être reconsidérée, observée et suivie de près. Car elle entraîne des conséquences graves et représente un grand danger pour la femme en particulier et la société en général.

« Cette question est souvent banalisée quoi qu’ayant des conséquences assez désastreuses. Il se fait déjà que la jeune fille se retrouve dans une situation de fragilité. Il peut encore arriver et c’est très fréquent qu’on y ajoute des violences d’ordre sexiste de tout bord. Ce qui peut aller du viol carrément vers d’autres formes de violences sexuelles. Et avec cette particularité que parfois certains actes sont présentés comme consentis. C’est-à-dire qu’il y a des petites faveurs, des petits cadeaux qui sont opposés à la jeune fille. Mais en réalité on est en présence des véritables violences sexuelles puisque la fille se trouve dans un environnement contraignant. Elle n’a pas la possibilité de dire non, et ceci étant, il est difficile d’apporter la preuve parce qu’il s’agit des faits qui se déroulent dans une maison close. Et en famille on veut tout taire quand c’est le père de famille, ça fait scandale et personne ne peut en parler. Mais la plupart de fois, on va plutôt renvoyer la fille pour ne pas jeter de l’opprobre à la famille. », a déclaré Me Arnold Nyaluma.

D’où, parfois ajoute-t-il, lorsqu’il y a des actions violentes, certaines filles sont obligées à dénoncer. Et que là aussi il y a trop peu de cas qui sont portées en justice, parce que généralement les victimes sont des filles dépourvues des moyens.

« Devons-nous taire face à ces genres de question? Moi je dis non », conteste Arnold Nyaluma avant de poursuivre : « Et c’est parce que les lois sur les violences sexuelles comportent déjà des réponses. La situation des subalternes, de surcroit, celle des domestiques c’est une circonstance aggravante parce que la fille se trouve dans une situation de subordination. Elle n’a pas beaucoup de possibilité de résistance, puisque l’environnement dans lequel elle évolue peut être coercitif. Ce qui en droit congolais permet qu’on ne peut pas prendre en compte son consentement même si elle est majeure devant son patron dans les circonstances assez contraignantes. Elle dit oui sans le vouloir, ça aussi ça doit être considéré comme un cas de viol sous d’autres formes de violences sexuelles. Mais effectivement, pour que ce genre de questions soit connu et pour qu’on ait vraiment des gens qui puissent porter ces faits à la connaissance du monde », renchérit-il.

Notre source précise que s’agissant du viol et du harcèlement, les victimes ont devraient en principe bénéficier d’un accompagnement holistique (sur le plan médical, juridique et psychologique) afin qu’elles soient mieux traitées.

Me Arnold Nyaluma lance un appel à toutes les organisations de défense des droits des femmes afin qu’elles s’impliquent activement dans la lutte contre les violences sexuelles en générales et particulièrement celles sur les domestiques.

Notre source invite également la société civile et le gouvernement à réfléchir sur un mécanisme de lutte contre les violences sexuelles en mettant par exemple en place un numéro vert et un bureau permanent pour accueillir  ces genres des cas.

Alpher Kalala

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