Sud-Kivu : L’impuissance du personnel soignant face à un avortement clandestin

Les avortements clandestins deviennent de plus en plus une monnaie courante dans certains coins de la Province du Sud-Kivu. De nombreuses vies sont emportées par manque d’information et de sensibilisation pour un avortement médicalisé tel que stipulé par le Protocole de Maputo en son article 14, 2, c.

Le cas le plus ressent se déroule dans le territoire de Shabunda, collectivité de Wakabungo 1er, localité de Penekusu. Une femme de 23 ans et mère de trois enfants meurt de suite d’une interruption volontaire de la grossesse provoquée par herboriste. Le drame a eu lieu le mercredi 21 août 2019.

C’est une panique générale qui empare la famille de la défunte ainsi que les habitants de cette contrée. Perdre un être cher, un être sur qui toute la famille pouvait compter n’a jamais été une mince affaire, s’exprime Joseph Akisenda, un ami proche de la famille. Dans une interview nous accordée via le téléphone mobile, celui-ci nous relate avec tristesse les circonstances de la mort de Hoshiya Kalondawa : « Ma voisine avait contracté une grossesse d’un jeune homme du quartier à l’insu de son mari parti pour un voyage d’affaire dans les carrés miniers. Elle tenait absolument à s’en débarrasser en secret à l’annonce de l’arrivé de son mari pour le bercail après une longue absence. Depuis quelques années, elle souffrait aussi de l’ épilepsie ».

La concernée sans hésiter se rend en toute discrétion chez un herboriste qui lui donne des herbes à purger dans le but d’expulser le fœtus. Etant incapable de maitriser l’hémorragie, le dit herboriste abandonne sa patiente dans un état des complications graves. Cette dernière est acheminée à l’hôpital de Bikenge situé à 34 km de Penekusu où elle rend l’âme après plusieurs efforts du personnel soignant de cette structure sanitaire ».

Chanceline Ngabo, une activiste des droits des femmes œuvrant dans la ville de Bukavu. « C’est inadmissible qu’une vie puisse s’éteindre par pure ignorance”, regrette-t-elle constatant cette mort de plus suite au manque d’information. “La communauté doit être sensibilisé de l’opportunité qu’offre le Protocole Maputo en son article 14, 2, c en faveur des femmes pour un avortement médicalisé qui garantit à celle-ci sa protection et sa sécurité”, recommande-t-elle.

Anne Mushigo

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