Vingt ans après l’adoption de la déclaration des nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme, l’organisation PPI (partenariat pour la protection intégrée) ONG des droits congolais à mandat régional œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains a tenu un point de presse avec les journalistes de Bukavu sur l’état de lieu des droits humains en RDC.
Pascal Mupenda, chargé des projets de cette organisation note avec regret la violation des droits de l’homme en RDC au vu et au su de tous.
« En RDC il y a la persistance d’agression contre les DDH mais aussi la population en général. En conséquence, le PPI constate partout en RDC la persistance d’agression contre les DDH, les arrestations arbitraires, les menaces, les intimidations, la limitation et/ou la surveillance des mouvements de certains DDH, les enlèvements, les kidnaping, les assassinats, l’interdiction de la tenue des réunions et ou conférence à certains DDH ou certaines organisations, la répression sanglante des procès politiques à l’endroit des DDH assorti des jugements uniques » a-t-il déclaré.
Il note par ailleurs que, « Les conditions de travail des DDH connaissent plus de régression que d’avancées en dépit de l’existence de ladite déclaration. On note à ce jour des élèvements, de kidnaping, un journaliste agressé à Goma, une maison de presse scellée et une autre sous menaces graves pèsent jusqu’à présent. Pour la province du nord Kivu, il y a une femme enlevée par des personnes cagoulées dans la ville de Goma et retrouvée trois jours après dans les périphéries de la ville en état très critiques ».
Parlant des avancées, pascal Mupenda salue la législation en matière de protection des défenseurs des droits humains dans l’une de 26 provinces que compte la RDC.
« C’est notamment la province du Sud-Kivu qui dispose depuis 2016 d’un édit portant protection des défenseurs des droits humains et des journalistes. Avec le vote de ce texte à l’assemblée provinciale et promulgation par le gouverneur de province, les DDH et journalistes de la province du Sud-Kivu ont fait un pas de géant dans la contribution aux mécanismes favorisant le respect des prescrits de la déclaration de 1998 sur les défenseurs des droits humains ainsi que d’autres lois internes et conventions internationales protégeant les DDH ratifiées par la RDC. Malgré cet édit, les DDH et journalistes ne sont pas toujours à l’abri des violences, il en est de même de la suppression manifeste du ministère provincial de la justice et droits humains dans cette province par le gouverneur, l’abandon totale de la division provinciale de la justice et droits humains ainsi que de la commission nationale des droits humains ».
A cette occasion, pascal Mupenda a passé en revue des journalistes et défenseurs des droits humains qui ont été tué dans la ville de Bukavu.
Pascal Kamanzi