Sud-Kivu : Le manque de préparation, un des freins pour plus de représentativité des femmes pendant les élections

Des femmes membres des partis politiques manquent d’opportunités de renforcement des capacités pour savoir comment affronter les élections. Elles sont confrontées à d’autres obstacles comme celui du manque de moyens pour effectuer des campagnes électorales, le manque d’accompagnement et encadrement de la part des membres de leur parti politique. Dans ce contexte, rares sont les femmes qui atteignent les responsabilités lors des échéances électorales organisées au pays. Pourtant, les responsables des partis politiques ont le rôle d’accompagner et encadrer les membres de leurs partis politiques et particulièrement les femmes.

Dans les partis politiques, les candidats y compris des femmes bénéficient souvent que d’un appui financier pour payer la caution ou si pas, juste le privilège dapparaître sur des listes des candidats.

Dans les cas d’espèces, un appui en termes de renforcement des capacités plus particulièrement pour des femmes potentielles candidates sur comment affronter les élections fait défaut.

Pour pallier ce problème, au Sud-Kivu des organisations de la société civile de la défense et la promotion des droits des femmes et filles, interviennent pour former des femmes potentielles candidates lors de l’annonce des élections. Elles forment des femmes pour les préparer aux élections dans un cadre où elles mettent en contact les potentielles candidates et les femmes qui ont l’expérience des élections.

Solange Lwashiga, secrétaire exécutive du Caucus des femmes pour la paix, estime qu’il est question de rapprocher les femmes qui ont été élues des femmes potentielles candidates pour qu’elles puissent partager leur expérience afin de savoir comment affronter les élections.

«Nous pensons que l’expérience qu’ont les femmes qui ont déjà été élues servira de novice pour celles qui projettent de briguer les postes de prise de décision. Celles qui ont déjà occupé des postes décisionnels vont servir de guide en orientant leurs collègues».

Solange Lwashiga explique que, la femme potentielle candidate doit savoir que le centre principal c’est elle-même. C’est ce qu’amène le Caucus des femmes qui vient renforcer le prérequis que la femme candidate détient.

«Les élections organisées en République démocratique du Congo sont des élections individualisées. La femme candidate elle-même doit se constituer un grenier économique pour qu’elle puisse répondre aux besoins de ses ambitions».

Agnès SADIKI, ancienne candidate députée provinciale, dit que le manque suffisant de connaissances sur la préparation des élections est à la base de l’échec de plusieurs femmes candidates dont elle fait partie. Les femmes peuvent adhérer dans des partis politiques mais si elles ne se constituent pas un bagage intellectuel et un grenier économique aisé, elles ne seront pas prises en considération par leur parti politique. La mise en place des stratégies pour éradiquer ces obstacles est d’importance capitale pour que la femme soit votée. Certaines femmes potentielles candidates doivent commencer à faire des petites actions à la base pour se tracer un bel avenir.

«Je loue cette initiative des organisations de la société civile plus particulièrement du Caucus des femmes congolaises pour la paix. Des formations en y associant des femmes élues et celles qui vont postuler est un plus pour qu’il y ait plus de représentativité des femmes après les élections qui pointent à l’horizon en République démocratique du Congo. Renforcer les capacités des femmes potentielles candidates pour qu’elles puissent affronter les obstacles liés au manque de connaissances et de moyens est d’une importance capitale si vraiment nous voulons plus de femmes aux instances décisionnelles», avoue-t-elle.

Agnès SADIKI est aussi membre du mouvement Rien sans les femmes. Elle renchérit que c’est également aux partis politiques de pouvoir orienter et accompagner les femmes membres de leur parti politique qui veulent exceller dans la politique.

«Les partis politiques doivent mettre les femmes potentielles candidates à la ligne d’attaque. Je sais qu’ils vont dire que nous devons être compétitives. Bien sûr ! C’est la compétition et la méritocratie. Si vous voyez que cette femme peut réussir les élections et qu’elle n’a pas de moyens ou qu’elle a un problème d’accessibilité dans son électorat, capitalisez là en mettant une enveloppe de plus pour elle pour qu’elle puisse bien faire la campagne », dit-elle.

Nécessité d’un accompagnement des partis politiques

Faisant référence à l’article 14 de la constitution du 18 février 2006 de la République démocratique du Congo qui assure la protection et garantit la représentation équitable des femmes au sein des institutions nationales, provinciales et locales, certains partis politiques travaillent pour relever le défi lié à la faible représentativité des femmes aux postes décisionnels. C’est le cas du parti politique Alliance des forces démocratiques du Congo, AFDC qui a à son sein, deux femmes députées provinciales au Sud-Kivu et une suppléante. Il sensibilise les femmes à adhérer dans des partis politiques afin qu’elles soient éligibles lors des nominations à des postes décisionnels ou lors de l’élaboration de la liste des prétendus candidats.

Landry Ntaboba, responsable de ce parti politique en province stipule qu’au sein de son parti, les femmes sont alignées comme candidates lors des élections nationales, locales et provinciales. Pour lui, le plus grand capital c’est le cerveau raison pour laquelle les femmes doivent commencer dès l’instant à être visible sur le terrain.

L’accompagnement du parti politique aux femmes potentielles candidates n’est pas seulement matériel. Le souhait est qu’elle soit capable d’affronter toutes les difficultés et de travailler dur. Cela avec des formations et des séances de capacitation.

«Nous devons reconnaitre le mérite de la femme. Chez nous, la plupart des femmes qui siègent à l’assemblée provinciale sont de notre parti. Les femmes devraient surtout augmenter la confiance en elles-mêmes et être capables d’affronter toutes les difficultés. Des actions sur terrain doivent commencer dès aujourd’hui et se construire une base dans sa juridiction».

Adolphe KILOMBA est juriste de formation. Il appelle les responsables des partis politiques à tenir compte de la représentativité des femmes dans l’élaboration de la liste des candidats pour les élections qui pointent à l’horizon en RDC. Ceci pourra assurer la représentation équitable des femmes aux postes décisionnels.

Joëlle BUFOLE, JDH.

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