Le ministère provincial des finances du Sud-Kivu à travers la direction provinciale de mobilisation et d’encadrement des recettes (DPMER) procède au contrôle des documents de bord des véhicules automobiles dans la ville de Bukavu, depuis quelques jours. Cependant, cette opération profite à certains conducteurs en ordre avec les documents exigés à hausser le prix du transport en commun, avons-nous constaté.
Depuis le début de ce bouclage ce mercredi 5 décembre, les routes de la ville sont séchées, peu des véhicules en ordre font le transport en commun sur presque toutes les voies publiques. Cependant à des postes de contrôle, l’on observe des embouteillages.
Selon un conducteur, les documents exigés par les agents de la DPMER accompagnés de certains éléments de la police de circulation routière (PCR) sont entre autres l’autorisation de transport, la vignette de paiement des taxes et le certificat du contrôle technique.
Pendant ce temps, une cacophonie se dégage autour du prix de transport en commun. Sur le terrain, certains conducteurs fixent le prix unilatéralement, et cela contrairement à l’arrêté du maire de la ville, explique un habitant rencontré dans un arrêt bus de Bukavu.
»Le bouclage est bon pour permettre à l’État de maximiser les recettes, mais malheureusement, c’est encore la population qui en pâtisse, car aucun chauffeur ne respect plus le prix fixé par la mairie. C’est tout le monde qui crie son propre prix en mettant en avant, »il y a bouclage »! L’on se demande si nous, habitants, qui allons payé le manque à gagner aux conducteurs! Par exemple on payait d’habitude 500 Francs congolais de la Place de l’indépendance jusqu’à Nyawera, mais c’est maintenant 1000 FC et 1500FC jusqu’à Nguba, » témoigne cet habitant.
Et d’ajouter:
Pourquoi les autorités n’ont-elles pas songé à cet aspect sachant bien le comportement de nos conducteurs? C’est bien de chercher l’argent pour l’État, mais il faut penser aussi à cette dame qui se débrouille pour nourrir sa famille et qui a besoin du moyen de transport pour se déplacer, ».
Le même constat est fait sur l’axe place de l’indépendance-Bagira. Certains conducteurs avec leurs aides (convoyeurs) crient sans inquiétude le prix d’une course selon leurs humeurs, soit 1500 FC pour les uns et 2000FC pour les autres.
‘‘Ce bouclage nous asphyxie. Nous sommes à la fin d’année, chaque parent se démène pour faire plaisir à sa famille. L’État aussi nous impose un bouclage qui touche maintenant tout le monde. Le transport à hausser, c’est l’économie de nos familles qui est touchée, » s’est exprimé un habitant.
Certaines sources du gouvernement provincial indique que l’opération vise à maximiser les recettes provinciales pour construire ou réhabiliter les routes secondaires en vue de lutter contre les embouteillages sur les principales artères.
Juvénal MUTAKATO