Le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Vital Kamerhe, a réitéré un plaidoyer en faveur du paiement régulier des salaires des fonctionnaires et des agents des entreprises publiques opérant dans les territoires actuellement sous contrôle de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Cet appel fort a été lancé dimanche 15 juin, à l’occasion de la clôture de la session ordinaire de mars 2025, lors d’un discours devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
Dans son message, le speaker de la Chambre basse du parlement congolais a souligné que ce plaidoyer est régulièrement fait dans différentes rencontres.
« Comme nous l’avons souligné lors des nombreuses séances au cours de cette session, nous plaidons encore une fois en regardant la direction du Président de la République, de Madame la Première ministre et de l’ensemble des membres du gouvernement pour que les salaires des fonctionnaires et des agents des entreprises publiques dans les territoires occupés soient payés régulièrement. Il ne faut pas que la guerre puisse constituer un alibi pour infliger à ces populations une double peine, » a déclaré Vital Kamerhe.
Il a rappelé que cette situation avait déjà été gérée dans des conditions similaires, notamment lors de l’occupation ougando-rwandaise.
« Nous l’avions fait à l’époque de l’occupation ougando-rwandaise. Le pays était occupé aux trois quarts, et pourtant les salaires des fonctionnaires étaient payés. Nous avons aussi soutenu le patronat en faisant venir les opérateurs économiques de Bukavu, Goma, Butembo et Beni à Kinshasa, qui avaient bénéficié d’un appui du Fonds de Promotion pour l’Industrie afin de maintenir leurs activités dans ces provinces aujourd’hui occupées, » a-t-il démontré.
Cette démarche intervient dans un contexte où les conditions de vie des populations dans les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu se détériorent à vue d’œil. La fermeture des banques et institutions financières empêche les paiements, accentuant les frustrations sociales. Des appels à la grève se multiplient chez les agents publics.
Dans son discours, Kamerhe est allé au-delà des enjeux économiques pour dénoncer une nouvelle fois la guerre imposée à la RDC.
« La République démocratique du Congo continue à faire face à une guerre injuste, lui imposée par la coalition du Rwanda et de la rébellion AFC/M23. Cette guerre, qui dure depuis 30 ans, a causé plus de 10 millions de morts, plus que les victimes de la seconde guerre mondiale et a provoqué des dégâts matériels massifs, détruit notre tissu économique et freiné durablement le développement de notre pays, » a-t-il déploré.
Il a également regretté que, dans ce contexte, la mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires soit rendue difficile.
Enfin, il a tenu à exprimer sa solidarité avec les populations des provinces meurtries.
« A cette occasion, nous voulons avoir une pensée pour toutes les populations de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, ainsi que celles récemment frappées par diverses calamités et confrontations armées,».
Il a enfin appelé l’ensemble des parlementaires à rester mobilisés contre cette guerre d’agression, soulignant que l’unité nationale et la solidarité envers les populations affectées devaient rester une priorité absolue.
Rédaction