A la surprise générale, Félix Tshisekedi vient d’être déclaré vainqueur de la présidentielle décembre dernier par la Commission électorale indépendante. Selon les résultats annoncés dans la nuit du mercredi 9 janvier, il a obtenu plus de 7 millions des voix, soit 38% de suffrage. Martin Fayulu, candidat de Lamuka est venu, lui, en deuxième position avec 34%. Le candidat du pouvoir, Emmanuel Shadari est quant à lui venu seulement en 3e position avec quelques 20% des voix.
A Bukavu, à l’annonce des résultats, les habitants ont jubilé. Le candidat Tshisekedi est soutenu par Vital Kamerhe avec qui il a créé la coalition « Cach » alors qu’ils claquaient l’accord de Genève qui a désigné Fayulu candidat commun.
Auparavant, la journée de mercredi avait été notamment marquée par le coup d’éclat de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaiba, déléguée et porte-parole de Lamuka (Réveille-toi ! en lingala), la coalition soutenant Martin Fayulu.
Celle-ci a claqué la porte de la Ceni. « La population congolaise s’est déjà choisie son président de la République que tout le monde connaît », a-t-elle déclaré. « Kabila n’a pas à dire : je veux telle personne, je ne veux pas de telle [autre]. Ce n’est pas sa résidence privée ni une affaire de famille : c’est une affaire d’État. »
Avant la proclamation des résultats par la Ceni, la Conférence épiscopale (Cenco) avait pour sa part réitéré son appel contre la fraude, dans un communiqué commun avec les protestants de l’Église du Christ du Congo (ECC) et les ONG de la Symocel. « La nation attend la fête à la publication du nom du président élu et non la désolation, encore moins les violences », ont notamment mis en garde les représentants des deux principales confessions religieuses du pays et l’ONG.