RDC : A 53 jours de la convocation de l’électorat, le CLC redoute le report des élections et se dit prêt à affronter le pire pour arracher le meilleur

Le Comité laïc de coordination (CLC), une structure de l’église catholique, craint le report ou la tenue des élections non transparentes prévues le 23 décembre 2018. Alors que la convocation de l’électorat prévue le 24 juin approche, le CLC constate que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne fait que trainer les pas en « imposant son projet conflictuel », la machine à voter. Il juge incertain le calendrier électoral et se dit prêt à reprendre les revendications jusqu’à obtenir le meilleur.

« Le calendrier publié par la CENI fixe la date des élections combinées (présidentielle, législatives et provinciales) au dimanche 23 décembre 2018. Pourtant, à 55 jours du 24 juin, la date de convocation de l’électorat pour l’ouverture des Bureaux de Réception et Traitement des candidatures des députés provinciaux, la CENI continue à gaspiller à la fois son temps, ses moyens et son énergie à la défense de son projet illégal et ·conflictuel d’imposition d’un matériel électoral décrié sur le plan national et déconseillé par tous les pays amis y compris celui de provenance de cette technologie », dénonce le CLC dans une déclaration publique à l’issue de son congrès du 01 mai 2018, estimant peu probable qu’à la date critique du 19 septembre 2018, la CENI puisse être capable de rendre publiques les listes définitives des candidats à tous les niveaux.

Depuis l’annonce de leur trêve intervenue en mars jusqu’à ce jour, le comité laïc de coordination affirme n’avoir rien enregistré sur la décrispation de l’espace politique au pays.

« Aucune mesure de décrispation politique n’a été véritablement d’application. Aucun opposant politique emblématique n’a été libéré,  aucun exilé politique n’a pu retourner au pays. Le contentieux du dédoublement des partis politiques n’a pas été vidé,  les espaces démocratiques et médiatiques n’ont pas été libéralisés. Les poursuites judiciaires contre les opposants n’ont pas été abandonnées ; les mesures d’interdiction des manifestations pacifiques n’ont pas été levées », regrette le CLC.

Cette structure ecclésiastique qualifie  la CENI de partiale et incapable à s’inscrire dans les objectifs de l’Accord. Les chrétiens déplorent également « l’opacité dans la passation des marchés et la gestion peu orthodoxe des fonds électoraux ». Ils croient que « le budget électoral, visiblement trop onéreux pour les capacités réelles du pays serait prêt à servir d’alibi pour de nouveaux reports »

Au vue des doutes ci-dessus, le CLC craint que le processus électoral actuel risque d’aboutir à l’un des deux scénarios suivants :

« Soit le gouvernement et la CENI repoussent les échéances électorales à de nouvelles dates hypothétiques, en prenant prétexte des difficultés opérationnelles et logistiques, manipulant une fois de plus l’opinion nationale et internationale (…) ;

Soit que ces deux organes conduisent le pays aux élections sans mesures préalables de décrispation politique, ni de garantie de transparence et de crédibilité, la Cour Constitutionnelle étant d’avance programmée pour statuer sur les litiges électoraux suivant les injonctions qui lui seront données », souligne-t-il.

Le Comité laïc de coordination se déclare prêt à tout affronter le pire non disposé à tolérer  de nouveaux reports, moins encore la mise en scène d’une parodie électorale.

« Disons trois fois NON à ces deux scénarios. Le peuple congolais ne peut tolérer de nouveaux reports, encore moins la mise en scène d’une parodie électorale (…) Il n’est pas encore trop tard pour changer le cours de l’histoire. Nous n’accepterons jamais cette situation et nous ne baisserons pas les bras. A la date d’aujourd’hui, 1er mai 2018, annonçons le démarrage des préparatifs de nos actions pacifiques d’envergure, de protestation et de revendication, sur l’ensemble du territoire national », prévient-il.

Et d’ajouter « Demeurons ensemble, prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur, à savoir, le respect de notre dignité, la conquête de notre liberté confisquée et la protection, la préservation et la promotion de notre patrimoine commun : la République Démocratique du Congo ».

Jean-Marie Mulume

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.