Promouvoir les compétences féminines dans la police, une nécessité pour la promotion des Droits des femmes et filles au Sud-Kivu

La promotion des femmes policières aux postes décisionnels reste un des défis majeurs pour la promotion du genre.

Comme presque partout en RDC, à Bukavu la plupart des départements au sein du commissariat provincial de la police au Sud-Kivu sont aux commandes des hommes. Les compétences féminines semble être moins pris en compte alors que et la constitution de la RDC et la résolution 1325 des Nations Unies pronnent pour la gestion paritaire d’une part et la participation de la femme dans les démarches visant le maintien et la recherche de la paix d’autre part.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Brusth (non d’emprunt) policière au sud Kivu, est l’une des ces femmes qui vivent au quotidien cette discrimination. Elle affirme que les défis à relever sont énormes si l’on doit se référer aux difficultés rencontrées par les femmes dans leur service.

 » Nous sommes négligées de part et d’autre par nos supérieurs qui sont majoritairement hommes”, Explique-t-elle.

Selon elle, “Même dans des débats, si nous voulons placer un mot il y a souvent des voix qui se lèvent en disant “mwana mwasi alobaka te esika mibali bazali”, qui se traduit en français en ces termes; “une femme ne peut rien dire en présence des hommes”. Sans mentir, ça nous frustre avec un impact négatif sur notre rendement professionnel. Ce qui fait que, parfois lorsqu’il y a une opportunité, il y a des supérieurs qui nous proposent de faire l’amour avec eux pour avoir une promotion. Si vous n’êtes pas d’accord avec cette proposition vous perdez immédiatement la chance d’en profiter », Révèle-t-elle.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Uvoya Fwaling Honorata commissaire et chef du bureau chargée des violences sexuelles et basée sur le genre au Sud-Kivu, soutient pour sa part que tout part du faible niveau d’études qui pose problème lorsqu’il faut promouvoir des compétences.

La faible représentativité des femmes policières aux postes décisionnels est dû à un faible niveau d’étude qui s’observe pour la plupart. Elle estime qu’avec un minimum de 10% de femmes instruites sur le 100% cela conduit aussi à une réduction de la probabilité en terme de chance pour faciliter les femmes d’occuper les postes décisionnels.

« Avant j’étais considéré comme sans valeur. De moi même, j’avais peur de m’exprimer devant les gens mais grâce aux différentes études approfondies et formations faites actuellement, je suis gracieuse de voir que je m’exprime assez bien actuellement et j’occupe un poste de responsabilité dans notre unité de la police », nous dit Uvoya lors dun entretien.

Pour le colonel Kuleyi Bituka Émile, commissaire supérieur de la police en charge du département de la sécurité publique au sud Kivu, bien que reconnaîssant la valeur de la femme affirme du moins qu’auparavant, les femmes étaient moins considérées sur le plan de la compétence, le fait d’etre dynamique et sur d’autres plans. En plus, des femmes considéraient ce métier comme un dernier refuge. Actuellement, il y a des efforts qui sont fournis pour changer cette façon de considérer la femme dans les rangs de la police. “Les autorités ont pris conscience pour la promotion des femmes au sein de la police et c’est ainsi quelles ne sont pas marginalisées comme avant, même si elles sont moins nombreuses aux postes de commandement”, explique-t-il.
A lui d’ajouter que…

« La nomination pour un poste dépend dun certain nombre de critères. Le tout se résume par les capacités et compétences de tout un chacun. Ça se fait conformément à la loi portant statut du personnel de la police de carrière”, explique-t-il.

Il affirme cependant qu’il y a des femmes parmi celles qui sont représentées dans la gestion qui excellent malgré différentes difficultés.

Kuleyi, encourage les femmes qui ont le souci de servir le pays, de venir faire des études à l’Académie de la police à Kinshasa pour contribuer dans la lutte contre la marginalisation et la sous représentation des femmes aux postes décisionnels au sein de la police.

Il propose aux autorités nationales et provinciales de penser aux femmes lors de la nomination car il y a une nécessité de prendre en compte l’aspect genre.

Pour Solange Lwashiga secrétaire exécutive du caucus des femmes pour le droit et la paix, la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations unies portant sur les femmes et la sécurité, reconnaît le rôle des femmes dans la recherche et la consolidation de la paix. Il y a également tout un arsenal juridique au niveau régional, national qui consacre le droit de participation des femmes dans les instances de prise des décisions.

« Dans la police, il y a moins de femmes aux postes décisionnels parce qu’avant, la police était un métier fortement masculinisé. Cela compte tenu de la perception négative que la communauté accordait à ce service”, Explique-t-elle.

Solange encourage des femmes et filles d’intégrer la police pour participer massivement dans les démarches visant la recherche et le maintien de la paix en RDC et plus particulièrement au Sud-Kivu en intégrant la police. Ce qui sera conforme à la résolution 1325 des Nations Unies qui l’encourage.

Pour Me Pascal Mupenda coordinateur du PPI qui est le » partenariat des protections intégrées », celui-ci fait savoir que la sous représentation de la femme et fille dans le commandement au sein de la police, n’a pas sa raison d’etre. Il suffit seulement pour l’État congolais de se baser à la loi du 1 juin 2013 portant statut du personnel de carrière dans la police nationale congolaise.

“A l’article 95 de ladite loi, il est dit clairement concernant l’avancement en grade. Il est question de comment un(e) policier(e) peut passer dun grade à un autre. A ce niveau, on parle dans la loi de la compétence et de l’ancienneté. Pour dire qu’il n’y a pas opportunité de marchander une promotion”, révèle Me Pascal.

Pascal appelle les responsables de la police, de promouvoir le sexe féminin dans toutes ses fassettes. En le faisant, il affirme que cela rencontrera l’esprit de l’article 14 de la constitution qui parle de légalité de sexe homme femme lors des nommitions et promotions.Ce geste sera une marque de permettre les femmes policières de se sentir considérer et de dissiper des lamentations des discriminations. Pour lui, ses femmes qui ont choisi comme carrière de servir sous le Drapeau, ont aussi droit d’être nommées aux mêmes fonctions que les hommes surtout à compétence égale.

Uvoya Fwaling pour sa part, lance une doléance à la hiérarchie de la police, de rapprocher les écoles et les centres des formations pour faciliter les nécessiteux et plus particulièrement les femmes et filles policières d’y accéder facilement. Elle justifie cela par le fait que nombreuses femmes, sont des mères des familles et n’ont pas un salaire qui peut leur permettre daller étudier à Kinshasa bien que la formation soit gratuite. Il faudra en plus une forte sensibilisation de part et d’autre pour encourager les femmes à actualiser leurs compétences et competir aux postes décisionnels au sein de la police.

De l’autre côté, Solange Lwashiga recommande pour sa part aux femmes policières de bosser dur, de rester loyal par rapport à leur travail. Mais aussi, de faire toujours preuve des compétences et de chercher des occasions de poursuivre des études supérieures parce que pour accéder aux postes des décisions, il faut la méritocratie.

Byenda Linda Johanna, JDH.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.