La République démocratique du Congo prend note de la non-tenue de la tripartite convoquée par la médiation angolaise ce dimanche 15 décembre dans le processus de paix de Luanda. C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence congolaise.
Dans ce communiqué publié sur compte X, la présidence de la RDC indique qu’au cours de la réunion ministérielle du samedi 14 décembre, le Rwanda a présenté un nouveau préalable à la signature dudit accord, à savoir: la tenue d’un dialogue direct entre la RDC et le groupe terroriste M23.
Pour Kinshasa, ce préalable constitue un blocage délibéré et une entrave majeure aux efforts fournis pour faire aboutir le processus de Luanda initié par l’Union africaine et soutenu par le Conseil de sécurité des Nations unies depuis juillet 2022, lit-on dans ce communiqué.
En introduisant cette dernière condition de dernière minute, contraire aux discussions précédentes, selon le document, le Rwanda démontre une fois de plus son soutien inconditionnel au M23, un groupe terroriste impliqué dans des violations graves des droits humains et dans des activités déstabilisatrices en RDC.
Cette posture irresponsable met en péril la paix et compromet les avancées majeures enregistrées. Il s’agit notamment de la signature d’un plan opérationnel permettant, d’une part, le retrait des forces rwandaises du territoire congolais et, d’autre part, le désarmement et la neutralisation des FDLR, note le communiqué.
La RDC condamne avec fermeté cette nouvelle manœuvre de mauvaise foi qui révèle à nouveau l’absence de volonté réelle du Rwanda à s’engager dans une démarche sincère pour la paix.
Ce comportement nuit non seulement à la stabilité régionale, mais constitue une violation des principes convenus dans le cadre des initiatives internationales et régionales, souligne la même source.
La ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba de la RDC a regretté, dimanche 15 décembre, que Kigali ait choisi de protéger les rebelles du M23 en lieu et place de choisir la paix dans la région.
«Nous avions tous l’opportunité d’adopter ce projet d’accord mais le Rwanda a préféré privilégier le M23 et sacrifier la paix et l’accord en tout cas temporairement pour protéger le M23. La posture du Rwanda nous montre clairement que c’est un Etat qui ne respecte pas le droit humanitaire international. C’est un Etat qui n’a aucun scrupule de violer le droit international et de se présenter comme victime, » s’est-elle exprimée lors d’un briefing tenu à Kinshasa ce dimanche.
Le processus de Luanda avait été lancé en 2022 avec pour mandat spécifique de contribuer à l’apaisement des relations entre la RDC et le Rwanda.
Rédaction