Nord-Kivu : MSF appelle les parties au conflit à garantir la protection des civils

Médecins sans frontières (MSF) appelle à une mobilisation urgente pour protéger les civils et répondre à leurs besoins essentiels dans la région de Bambo, située dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Dans un communiqué de presse publié ce mardi 3 juin, MSF indique que cette région est le théâtre d’une violente reprise du conflit entre le groupe armé M23/AFC, les forces armées congolaises et leurs alliés respectifs.

Dans ce communiqué consulté par notre rédaction, l’organisation affirme que la ville est encerclée par des combats, est «devenue un refuge pour des milliers de personnes qui racontent avoir fui des combats violents, des villages incendiés et des pillages».

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Depuis le 15 mai, des affrontements violents ont éclaté autour de la ville de Bambo, provoquant la fuite de milliers de familles et la saturation des capacités d’accueil locales, écrit MSF.

« Alors que les villages environnants se vident de leurs habitants, la ville, encerclée par les combats, est devenue un dernier refuge. Beaucoup craignent la survenue d’affrontements directs entre les groupes armés dans la ville,» poursuit le communiqué.

Médecins sans frontières parle de plus de 11 050 ménages qui se sont réfugiés chez des familles d’accueil, tandis que plus de 1 000 familles survivent dans des abris de fortune, des écoles ou des églises transformées en sites d’hébergement informels.

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Selon différents témoignages recueillis par MSF, rapportent avoir «fui des scènes de violence extrême, des maisons incendiées, des villages bombardés, des pillages et des exactions commises à l’encontre de civils, dont des exécutions sommaires,».

MSF affirme que l’hôpital général de référence de Bambo fait face à un afflux de blessés, principalement des civils victimes de balles perdues ou d’éclats d’artillerie. «Le 15 mai, l’hôpital a reçu vingt blessés, trois sont décédés, et le 26 mai, dix autres blessés ont été pris en charge, suite aux affrontements dans la ville ». «Les conditions précaires dans les sites de déplacés font craindre l’apparition de nouvelles épidémies, notamment de choléra. Nos équipes font également état d’une augmentation du nombre de consultation de prise en charge de victimes de violences sexuelles»

Face à l’urgence, les équipes de MSF distribuent des articles ménagers à plus de 1 000 familles déplacés, mettent en place des dispositifs d’eau et d’assainissement, construisent des latrines et des douches, et renforcent temporairement l’hôpital général de Bambo pour élargir l’accès aux soins.

MSF appelle ainsi toutes les parties au conflit à respecter les structures sanitaires, les acteurs humanitaires, et garantir la protection des civils.

Juvénal MUTAKATO

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