C’est depuis lundi 14 novembre que devait commencer l’application de l’accord politique issu du dialogue par notamment la nomination du nouveau premier ministre issu de l’opposition. Cet accord signé le 18 octobre 2016 prévoyait la mise en place d’un nouveau gouvernement dans les 21 jours qui suivent.
Mais rectification faite au cours d’une conférence de presse animée à Kinshasa par Alexis Thambwe Mwamba et Vital Kamerhe, co-modérateurs au dialogue de la majorité et de l’opposition. Ces derniers ont soutenu l’idée que les 21 jours inscrits dans l’accord courraient depuis le 24 octobre, jour de la remise officielle de l’accord au président de la République. Ce qui ramenait exactement au 13 novembre 2016. Aujourd’hui, cela fait déjà 3 jours de retard de la mise en place du nouveau gouvernement d’union nationale.
Au Sud Kivu, l’Union pour la nation congolaise, UNC, parti de Vital Kamerhe, pense que cet accord va être appliqué. Dans une interview accordée à Jambordc.info, Me Alfred Maisha Bishobiriri, porte parole de l’UNC au Sud Kivu estime aussi qu’on ne devait pas juger l’accord sur base de datation. Il espère toutefois que cela ne prendra plus longtemps avant l’exécution effective de l’accord.
Ces propos ont été recueillis par Prince Murhula
Me Alfred Maisha, par rapport à la constitution du nouveau gouvernement, ne pensez vous pas que l’accord politique a déjà été violé ? Parce que le gouvernement devait intervenir dans les 21 jours mais on en est au delà ?
Bon, l’accord politique a été conclu pour régler l’impasse. Et l’impasse portait sur le délai. Est-ce nous devons encore le juger sur base de datation ? Alors nous sommes entrain de mettre de l’eau au moulin». Nous pensons que le président de la République a des gens autours de lui qui doivent lui rappeler que le délai par rapport aux engagements pris est entrain d’arriver. Nous pensons également que, évidemment, il y a beaucoup d’impondérables, des tractations à gauche et à droite, des espoirs attendus par les uns et les autres, des gens qui promettent d’adhérer ou ne pas adhérer à l’accord. Tout ceci faisant parti, nous pensons que le retard que cela prend jusque maintenant pourrait éventuellement être justifié par ces genres de tergiversations.
Mais, évidemment, cette tergiversation ne se justifiera pas pour longtemps. J’espère que, naturellement, la nation a besoin d’être fixé sur le démarrage de l’exécution de l’accord et sur les différentes autres étapes à suivre. Parce que désormais tous nous sommes liés par la signature que nous avons apposés sur cet accord.
Au cas où ça prenait encore du temps, comment se comportera l’UNC ?
Je ne pense pas que ça prenne du temps. Je crois que nous devons apprendre à regarder tous de l’avant et essayer de minimiser les vieux démons et faire en sorte que chacun soit placé dans le sentiment naturel de respect de ses propres engagements. En tout cas l’UNC ne pense pas que ça devra encore prendre longtemps au point de pouvoir s’en inquiéter. Si on considère les personnalités qui ont été associés à ce genre de négociations et le prix à payer pour que nous ayons des élections de manière apaisée et que nous les passions dans un climat qui rassure les uns et les autres. Je ne pense pas qu’il y ait un seul signataire de cet accord, président de la république soit-il, qui a intérêt à ce que ça prenne longtemps.
Pour terminer, Me Alfred Maisha, pensez vous que le Président tiendra parole quand il a parlé du respect de la Constitution après son mandat ?
Je ne suis ni son conseiller, ni son porte parole, ni son chargé de sondage spirituel. Les cœurs des humains demeurent insondables. Moi j’écoute ce que quelqu’un déclare, je vois les engagements qu’il signe, je réalise qu’il n’a pas des raisons de ne pas les respecter à mon avis.