Kinshasa: “Des multiples frais empêchent les survivants des violences sexuelles à accéder à la justice en RDC”, Conférence JDH

En République Démocratique du Congo, les survivantes des violences sexuelles et celles basées sur le genre(VSBG), continuent à subir la non reparation sur tout le plan mais particulièrement au niveau de la justice faute du coût très cher de celle-ci.

Ceci a été dit dans une Conférence organisée à Kinshasa par JDH en Marge du prix JDH 2021.

Au cours de ces assises, les panelistes ont évoqué différents blocages qui ne permettent pas à la survivante des VSBG de retrouver leur droit. C’est notamment le paiement de droit proportionel imposé à la survivante, les frais de requisition des preuves, la banalisation des violences sexuelles dans la société, l’absence de protection des témoins, la lourdeur de l’appareil judiciaire pour ne citer que cela.

Ils indiquent que ces facteurs cités ci-haut favorisent l’impunité des viols dans le pays.

A cela s’ajoute, la non dénonciation des cas de viol commis dans les ménages, des arrangements à l’amiable mais aussi l’abus du pouvoir par certaines autorités politiques et judiciaires qui autorisent la libération des bourreaux par trafic d’influence, comme l’a expliqué le Colonel Mimi Mundele, responsable du secteur genre au sein de la Police National Congolaise.

Tous les intervenants à l’unanimité, ont exprimé le besoin d’avoir une loi d’exemption des frais de justice pour les survivantes des VSBG.

L’élu de Walikale, le député Ngombo, rassure de son accompagnement pour la presentation de cette proposition de loi à l’assemblée nationale dès la session de mars 2022.

L’auteur du livre “les violences sexuelles au Kivu et en Ituri”, Me Ruffin Lukoo, estime quant à lui, que la RDC devrait avoir une cours qui ne traite que les questions des violences sexuelles et celles basées sur le genre. Selon lui, faire payer à une victime des frais de justice, est une injustice pure et simple car au delà de ce qu’elle a subi en terme d’atrocité, lui demander de payer pour avoir reparation, est inhumain. Me Ruffin précise que la présence d’une cours et une loi d’exemption des frais de justice pour les survivants, reduirai la recrudescence des VSBG en RDC.

Pour sa part, la Fondation Panzi representé à Kinshasa par Me Aline Bahati, responsable du pilier Juridique est également passé en revue de la prise en charge faite par leur organisation. Elle a revelé que le plaidoyer de la mise en place d’une caisse nationale en faveur des survivants, leur permettraient de retrouver d’une certaine manière reparation en recevant leurs indemnisation mais aussi en étant exempté de payer des actions judicaires.

Le gestionaire du projet JDH, Prince Murhula, se rejouit du travail abattu par tous les participants. Il précise que l’adoption d’une loi qui exempte les survivants des frais de justice permettre à celles-ci de trouver reconfort après la condamnation de leurs bourreaux.

Cette activité a réuni les journalistes et les organisations de la société civile qui ont signé après avoir adopté une déclaration de soutien à la proposition de loi exemptant les survivants des frais de justice.

Esther Kanga depuis Kinshasa.

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