Des cas d’insécurité persistent dans certains coins de la ville de Bukavu après le lancement de la campagne Tujikinge par le gouvernement provincial du Sud-Kivu. Dénonçant des cas de kidnapping réguliers dans le quartier Panzi en commune d’Ibanda, le président provincial de la Nouvelle dynamique de la société civile du Sud-Kivu parle d’un raté du gouvernement. Il propose à l’autorité provinciale d’impliquer toutes les parties prenantes de la base au sommet pour une réussite.
« Il est inconcevable que dans la ville de Bukavu, on commence à appliquer des kidnappings, c’est un regret. C’est une preuve que la population n’est pas sécurisée. Et pourtant, l’article 16 de la constitution dit que la vie humaine est sacrée. (…) Nous déplorons ces cas de kidnapping perpétrés dans la ville et condamnons cet abandon de la population de par les autorités provinciales », a déclaré au journal Jambordc.info, Nicolas Lubala.
A l’en croire, « Tujikinge » signifiant « protégeons-nous » dénote que le gouvernement provincial n’a pas été à la hauteur d’assurer la protection de ses citoyens pourtant, souligne Lubala, c’est une de ses missions régaliennes.
« Comme les 5 chantiers lancés par le président Joseph Kabila, le message Tujikinge lancé par le gouverneur est bon de forme mais biaisé de fond. Ça montre que le gouvernement provincial a failli à sa mission de protéger les citoyens. C’est pourquoi il leur a demandé de se protéger eux-mêmes (…) à l’heure actuelle, nous pensons que le gouvernement n’a pas ciblé toutes les zones prioritaires constitutives des poches d’insécurité », martèle-t-il.
Alors que le gouvernement provincial se félicite des résultats de l’opération, le président de la NDSCI insiste sur des cas d’attaques et croit à « un raté du gouvernement ».
« C’est fort déplorable qu’au lendemain du lancement de cette campagne par le ministre provincial de l’intérieur à Kabare, des cas d’attaque et assassinats y soient enregistrés. A Walungu, d’autres cas de tuerie y ont été commis alors que le ministre y séjournait encore. C’est un raté pour le gouvernement », déplore-t-il.
Pour obtenir des résultats efficaces, la Nouvelle dynamique de la société civile du Sud-Kivu propose que l’autoritaire provinciale devrait changer des stratégies et faire participer toute la population.
« Le gouvernement devrait entrer en fond et voir les tenants et les aboutissants. Impliquer toutes les parties prenantes en commençant par les cadres de base. Nous pensons qu’on doit revoir cette opération et faire en sorte que la campagne Tujikinge soit effective dans la ville comme dans toute la province », conclu-t-il.
Jean-Marie Mulume