Est de la RDC: Kinshasa nie les allégations portées par l’AFC/M23 sur la violation du cessez-le-feu

Le gouvernement congolais a nié ce jeudi 23 octobre, lors d’un briefing de presse tenu à Kinshasa, les accusations portées par la rébellion de l’AFC/M23 contre les Forces armées congolaises (FARDC) de violer le cessez-le-feu dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, aux côtés de la ministre de l’environnement, a qualifié ces allégations d’«élucubrations», soulignant qu’elles visent à désorienter l’opinion nationale et internationale.

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« Il y a une méditation, avec des règles claires. Nous savons qui viole le cessez-le-feu, qui tue à Goma, Bukavu ou Rutshuru, qui brime les médias. Nous avons toute une liste de ces qui portent la responsabilité de cette crise,» a-t-il rétorqué.

M.Muyaya a également insisté sur la nécessité de se concentrer sur les efforts diplomatiques en cours, notamment le mécanisme conjoint de suivi du cessez-le-feu adopté lors des réunions de Washington en septembre dernier.

À l’en croire, les discussions entamées à Doha se poursuivent et pourraient contribuer à la stabilisation de l’Est du pays.

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Le gouvernement congolais a par ailleurs appelé à une mise en œuvre rigoureuse des accords, tout en réaffirmant son engagement pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans les zones affectées par les violences.

Accusations portées par l’AFC/M23

 

Lors d’un point de presse ce même jeudi à Goma (Nord-Kivu), les autorités de l’AFC/M23 ont condamné ce qu’elles qualifient de « violations répétées du cessez-le-feu » par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés miliciens Wazalendo dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ces accusations surviennent alors que se poursuivent les pourparlers de paix à Doha, au Qatar, sous la médiation qatarie et avec l’appui des États-Unis. Selon le mouvement rebelle, le gouvernement congolais saboterait les efforts diplomatiques en cours, notamment ceux engagés dans le cadre des processus de Doha et de Washington.

La rébellion a affirmé que plusieurs de ses positions ont été bombardées dans les territoires de Walikale et Masisi (Nord-Kivu), ainsi que dans celui de Kalehe et Walungu (Sud-Kivu). Le mouvement dénonce également les violences commises contre la communauté Banyamulenge dans le Haut-plateau de Minembwe, et cite l’usine d’extraction d’or de Twangiza, touchée par des bombardements les 17 et 23 octobre.

Devant la presse, la rébellion a souligné que les bombardements, offensives et attaques généralisées se sont multipliés sur tous les fronts depuis le 16 juillet 2025, accusant les FARDC et leurs alliés de « piétiner les efforts de la communauté internationale » en faveur d’une résolution pacifique du conflit.

« Depuis le déclenchement du processus de Doha en avril 2025 censé ouvrir une heure nouvelle de dialogue, de réconciliation et de cessation des hostilités la réalité sur le terrain est restée tragiquement inchangée alors que même l’AFC/M23 a fait preuve à plusieurs reprises, d’une volonté claire inscrite dans la voie politique multipliant les actes d’engagement en respectant les appels à la retenu…C’est avec de profonds regrets que nous sommes obligés d’informer le peuple congolais ainsi que l’ensemble de la communauté internationale de la violation généralisée du cessez-le-feu sur toutes les lignes de front, par le régime de Kinshasa, » a laissé entendre Corneille Naanga coordonnateur politique de l’AFC/M23, lors du point de presse.

Répondre coup sur coup

La rébellion a promis de répondre désormais à toute attaque, a prévenu pour sa part Bertrand Bisimwa, coordonnateur politique adjoint de l’AFC/M23, lors du même point de presse.

« Nous mettrons fin à la mauvaise gouvernance persistante dans les zones encore non libérées, et ce de deux façons : d’abord par le dialogue en cours à Doha ; ensuite, si Doha n’aboutit pas, en définissant nos propres moyens pour imposer la paix et en nous retirant officiellement du processus politique de Doha. À compter d’aujourd’hui, nous répondrons coup pour coup aux provocations de Kinshasa afin d’assurer la paix dans les zones sous notre contrôle et celles contrôlées par Kinshasa non pour nuire aux FARDC et aux wazalendo, mais pour protéger la population, » a-t-il indiqué avec un ton ferme.

Face à cette recrudescence des violences sur les lignes de front, les acteurs sociaux du Sud-Kivu ont interpellé au cours de la semaine qui s’achève, les deux parties, au respect de leurs engagements dans le cadre du processus en cours à Doha. Ils ont en outre invité la médiation du Qatar, l’Union africaine, les Nations-Unies, les appelant à constater les violations du cessez-le-feu et à exercer des pressions sur Kinshasa et sur la coalition rebelle pour le respect des engagements pris à Doha et à Washington.

Juvénal MUTAKATO

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