Christopher Safari (ARC/Rassemblement) : En cas d’échec du dialogue nous descendrons dans la rue

 

 

Le dialogue facilité par la Cenco se clôture ce vendredi 30 décembre à Kinshasa. Les évêques ont prévenu qu’il n’y aura plus d’autres reports au-delà de ce vendredi.

Pourtant des grandes divergences demeurent entre les camps en discutions. Des divergences qui portent entre autre sur la primature, la refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le partage des responsabilités en provinces.

Christopher Safari, responsable de l’ARC  et l’un des cadres du Rassemblement dans la province du Sud Kivu prévient: en cas d’échec des discussions , le peuple va retourner dans la rue pour reprendre le pouvoir.

Il répond aux questions de Prince Murhula.

D’après vous, qu’est ce qui bloque encore la signature de l’accord?

D’abord, ce qui bloque c’est la Majorité présidentielle  et Kabila en tête par ignorance ils pensent qu’après le 19 décembre  égale avant le 19 décembre. Donc ils doivent continuer à gérer la république comme dans la jungle comme cela  été le cas auparavant. Donc aucun respect aux lois de la république y compris la constitution. Il y a aussi le jeu double et l’absence de bonne foi. Au même moment nous sommes en discussion, a la Cenco, ils nomment Badibanga, puis celui-ci publie son gouvernement. On enregistre aussi les harcèlements et arrestations des opposants au régime et répression des manifestations  pacifiques.., Enfin, il y a le mépris du peuple qui recherche l’alternance au prix du sang.

En cas d’échec de l’accord, pensez-vous quelle sera la solution, la rue? Comment comptez-vous vous y prendre?

Oui, nous allons activer l’article 64 de la constitution. Nous allons organiser des manifestations pacifiques à travers l’ensemble du pays. Aucune armée ne peut vaincre un peuple déterminé. L’armée, la police nationale ( …), appartiennent au peuple et aideront le peuple congolais a récupérer son pouvoir lui arrache par Kabila, la MP et leurs allies…

Au cas où vous participiez au gouvernement, ne pensez-vous pas que cela risquerait de ternir votre image en gardant Kabila à la tête du pays?

C’est vrai car Mr Joseph Kabila et sa famille politique sont enfin devenus une peste pour le peuple congolais. Cependant, notre population sais pertinemment bien qui est-ce qui a ouvert le boulevard à Kabila. Qui a occasionné son glissement. Notre peuple reconnait qui a donné une bouffée d’oxygène a Mr Kabila, ce sont évidemment les dialoguistes du Camp Tchatchi. Ce sont eux qui se sont constitués en béquilles pour ce fameux président qui était fin mandat. Juste pour se partager des postes, en retour.

Pour preuve, le Sud Kivu, ma province qui avait 3 sur les 4grands signataires connus de l’accord du 18 octobre 2016, a obtenu à lui seul 8 ministres sur 67, alors que ns avons 26 provinces. Le peuple est avec nous et ne serait pas dessus car nous nous serions battus ensemble avec lui, au prix du sang pour trouver un accord plus inclusif opposable à tous, a Kabila, y compris: élections 2017, pas de referendum et révision de la Constitution. Avec plus de garantie, une autorité de transition, la libération des prisonniers  politiques, l’arrêt des poursuites contre les opposants.

Malgré l’accord du 18 octobre votre camp jurer débouter Kabila le 19 décembre par un carton rouge. Mais au lieu de ça vous avez accepté de dialoguer. Et aujourd’hui comme ceux de la cité de l’UA, vous acceptez qu’il reste en place et réclamez primature et ministères. Est-ce que ce n’est pas une contradiction?

Aucune contradiction, A l’issue des négociations directes en cours facilitées par la Cenco, le pays doit être géré. Quoi de plus légitime que le Rassemblement qui est du reste la vraie opposition occupe la primature et équitablement les ministères après avoir concédé à Kabila d’attendre les élections, en 2017. Et ce, à condition de ne pas briguer un autre mandat,  de ne pas de réviser de la constitution, de ne pas organiser de referendum…C’est cela qui réduirait la capacité de nuisance de Mr J Kabila dont le régime a excellé dans la violation des droits humains, le harcèlement de l’opposition, l’incapacité de protéger et sécuriser les citoyens, le pillage des ressources du pays…Aussi, je suis sûr qu’un gouvernement dirigé par le Rassemblement aurait plus de confiance et rassurerait davantage les congolais et même la Communauté internationale qui, d’ailleurs doit accompagner le pays dans un processus aussi important.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.