Tous les travaux de construction le long des rives du lac Kivu à Bukavu sont suspendus par le ministre provincial de l’Environnement et de l’Économie verte. La décision a été prise ce vendredi 4 octobre par le ministre Didier Kabi après une descente effectuée à Bwindi, Kalengera/Brasserie dans la commune de Bagira.
Le ministre provincial de l’Environnement et de l’Economie verte motive sa décision en exécution de l’arrêté du gouverneur interdisant toute construction le long du lac sans respect de 10 mètres de rive.
Selon nos sources, le ministre a sur place constaté des violations flagrantes des dispositions en vigueur. Des dizaines de camions effectuent plusieurs allers retours pour déverser du sable et des déchets dans le lac. Par la suite, des travaux de terrassement sont effectués, préparant ainsi le terrain pour de futures constructions.
« Des centaines de camions remplis de déchets sont déversés ici pour déplacer le lit du lac et, à terme, y ériger des habitations, » a déploré le Me Didier Kabi.
Face à cette situation, il a ordonné l’arrêt immédiat de toutes les activités sur le site, avant d’annoncer que cette affaire sera discutée lors du prochain conseil de sécurité pour prendre des mesures appropriées.

« Nous allons convoquer toutes les personnes qui prétendent être propriétaires de ce terrain afin qu’elles expliquent comment elles ont obtenu ces titres. Nous allons identifier les services techniques de l’État impliqués dans cette fraude, établir les responsabilités et les traduire en justice. La loi est pourtant claire : aucune construction n’est autorisée à moins de dix mètres du rivage. Ici, nous constatons que ces personnes ont déjà avancé de 44 mètres dans le lac, » a-t-il signalé.
Le ministre a exhorté la population du Sud-Kivu à protéger l’écosystème lacustre.
« Si nous-mêmes contribuons à sa destruction, demain, nous n’aurons aucune réponse à donner aux générations futures, » a-t-il poursuivi.
Signalons que c’est ordre de l’autorité provinciale que le ministre a effectué cette descente pour se rendre compte de la situation longtemps décriée par les structures et organisations œuvrant dans la sauvegarde de l’écosystème.
Il faut dire que les machines et camions de la Société TRABEMCO étaient à pied d’œuvre depuis un temps à ce lieu. Les enquêtes et poursuites judiciaires devraient être diligentées afin de punir les coupables notamment étatiques qui octroient les documents, mais aussi aux acquéreurs.
Juvénal MUTAKATO


