Il est environs 12 heures au marché central de Kadutu. Les badauds qui circulent en groupe essayent d’intimider ceux-là qui se sont résolus à ouvrir leurs boutiques, en leur jetant des pierres. Les commerçants se mettent en tête un scenario de pillage, quand les badauds s’endurcissent en leur traitant de traitres.
Comme par pire hasard, roule une Jeep Toyota de l’armée nationale de passage de routine sur l’artère du marché, un peu loin derrière les badauds. Les vendeurs pensent que cette Jeep Toyota de l’armée est à la trousse de ces badauds pour les cueillir car troublant l’ordre public.
Par vieil reflexe, les commerçants pensent que ces badauds pourront en profiter pour se faufiler dans la foule et initier un pillage. Pris d’une panique injustifiée, les vendeurs courent au sauve-qui-peut, foulant tout au passage, hommes et marchandises.
« C’était vers 12 heures lorsque nous avons vu une Jeep Toyota de l’armée rouler sur le tarmac du marché central(…) il y avait des badauds qui couraient très loin en amont, vers nous. On a été pris de panique car on pensait que l’armée poursuivait ces badauds pour les empêcher de continuer à troubler l’ordre public. Chacun s’est sauvé pensant que ca allait barder au marché car les badauds profitent des tels événements pour initier un pillage … ce n’est qu’après qu’on s’est rendu compte qu’il n y avait rien…», témoigne Chivarara, un vendeur ambulant
Entretemps, la Jeep Toyota de l’armée parvient à se dégager de ce vacarme inutile au marché central, sans entrave ni percussion tandis que les commerçants entreprennent à sortir de leurs cachettes, a s’épousseter et à se demander si leur peur était justifiée ou pas.
Cette situation est consécutive au mot d’ordre du Bureau de coordination de la société civile du Sud Kivu qui a appelé à une journée ville morte ce mercredi en vue d’obtenir de la CENI le calendrier électoral.
Blaise Balezi