Bukavu/JI de l’aide humanitaire : Les victimes de l’incendie à Nyalukemba remettent en cause cette célébration

Dans l’objectif de sensibiliser l’opinion publique sur l’assistance humanitaire, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a promulgué la date du 19 août comme une journée mondiale de l’aide d’urgence et ponctuelle mise en place lors d’une situation de crise exceptionnelle ou de catastrophe naturelle.

A l’occasion de la célébration de cette journée, à Bukavu les victimes de l’incendie du 12 Août dernier sur avenue Paysage au quartier Nyalukemba parlent d’un non événement. Pour ces habitants, il est inadmissible que depuis le sinistre qui les a frappés, aucune aide humanitaire en leur faveur n’a été enregistrée.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

« Depuis le 12 août quand le feu a ravagé tous nos biens, nous n’avons reçu aucune assistance. Nous sommes abandonnés à notre propre et triste sort. Plusieurs d’entre nous passent la nuit à la belle étoile jusqu’à présent. Cette situation nous expose aux maladies, intempéries et plusieurs autres risques. Moi par exemple, mes fidèles et moi nous réunissons dans des conditions très compliquées à cet endroit où était notre église qui a été également ravagée dans l’incendie. Nous pensons que nous apporter une quelconque aide serait un geste inoubliable pendant cette période de souffrance. » Explique Pasteur Pierre Bizibu.

Pour Isabelle sifa, une sinistrée rencontrée au même endroit, les enfants ne vont tout simplement pas étudier à la prochaine rentrée scolaire dans cette allure.

« Le 5 septembre les enfants vont reprendre le chemin de l’école. Nous autres n’espérons même pas qu’ils seront comptés parmi les présents vu la vulnérabilité qui nous guette depuis le 12 août dernier. Jusqu’à présent, nous n’avons bénéficié d’aucune aide. moi personnellement je suis incapable de trouver même un stylo pour la scolarisation des mes enfants. Si on célèbre l’aide humanitaire aujourd’hui, je ne sais pas en quoi cette célébration est utile ici chez nous à Bukavu en particulier » Explique cette mère de 7 enfants.

Ces victimes de l’incendie pensent toute fois que l’accentuation et la sensibilisation de l’opinion publique sur la notion de l’aide humanitaire pouvaient susciter leur sens de compassion sur le plan financier, moral et matériel. Cela permettra de redonner force aux victimes des différentes catastrophes et incendies devenus récurrents à Bukavu.

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Pendant ce temps, nombreuses organisations privées oeuvrant en ville ne cessent de se coller la casquette des structures humanitaires.

Gisèle Bashwira

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